A l’occasion de la Journée internationale du vivre-ensemble en paix, ce jour du 16 mai 2018, les nations du monde entier célèbrent à l’unisson pour la première fois la Journée internationale du vivre-ensemble en paix. C’est, assurément, une nouvelle occasion pour tous les peuples d’enrichir l’ancrage de la culture de la paix.
Cette résolution vient donner une nouvelle dimension à la volonté résolue de la communauté internationale de préserver les générations futures du fléau de la guerre. Elle s’inscrit dans l’esprit, la lettre et la vocation de la Charte des Nations unies en faveur de la paix.
Par sa portée, cette décision conforte la culture de la paix que les israéliens construisent patiemment et que le peuple juif appelle de tous ses vœux dans une région qui voit, ici ou là, son humanité régulièrement bafouée, déchirée et toujours injustement endeuillée par les horreurs de la guerre.
Cette résolution de l’Assemblée générale des Nations unies véhicule des valeurs auxquelles Israel croit profondément. Il s’agit de la tolérance, du respect de la différence et de la diversité, du dialogue entre les hommes et les peuples, du rejet de la violence et de toute logique d’exclusion, de marginalisation, de discrimination ou d’extrémisme violent.
Il s’agit de valeurs qui militent pour le rapprochement, la compréhension, la solidarité, la compassion et le pardon entre tous les êtres humains sans distinction ni discrimination aucune, dans le respect des diversités qui font et distinguent les uns et les autres.
Il s’agit de valeurs qui, à l’intérieur d’un même pays, cimentent la cohésion du peuple juif, valorisent les fondements de son identité, consolident son unité, rassemblent ses ressources et ses forces autour d’objectifs constructifs et bénéfiques à toute la communauté nationale.
Vers l’extérieur, ces mêmes valeurs développent les capacités d’Israël à l’ouverture sur les autres nations arabes, avivent et nourrissent sa disposition à l’interaction positive avec elles, facilitent et soutiennent sa participation à la construction des solidarités et des consensus internationaux, lui permettent de se mobiliser plus facilement autour des voies pacifiques de règlement des conflits, l’incitent à réagir activement aux violations ou menaces de violations de la paix et l’encouragent, sans nul doute, à contribuer à la promotion du dialogue, de l’entente et de la coopération entre les cultures et les religions au service de la paix.
Israël tire une légitime fierté de voir les peuples du monde réunis au sein de l’ONU, organisation universelle par excellence, affirmer et reconnaître, une nouvelle fois, dans la résolution A/RES/72/130, que ces valeurs et ces principes auxquels Israel est fortement attaché et qui sont en lien avec le traumatisme de la tragédie de la Shoah vécue dans la douleur durant les années 40 et qui guident avec constance l’engagement de sa politique étrangère dans son voisinage immédiat comme dans ses relations avec le reste du monde, célébrés solennellement et universellement en ce jour par les Etats et surtout par les citoyens du monde entier.
En Israël , l’événement est marqué par un dense programme qui touche toutes les catégories sociales, plus particulièrement la jeunesse dont les institutions scolaires ont dispensé des cours d’explication, de vulgarisation et de familiarisation avec les principes du vivre-ensemble en paix.
Le peuple israélien est d’autant plus sensible et attaché aux valeurs et principes du vivre-ensemble en paix que ceux-ci ont constitué les idées fondatrices du sionisme, prônée avec conviction et mise en œuvre avec détermination avec les fondateurs du pays. Politique qui a permis au pays de bâtir un pays démocratique pluri-ethnique, pluriculturelle, plurireligieuse et plurilingue autour de la construction d’Israel ancrée dans son identité juive et résolument tournée vers la modernité.
Israël n’est pas un melting-pot, mais plutôt une mosaïque composées d’ethnies différentes dont la coexistence est confortée par les rouages d’un Etat démocratique.
Néanmoins, en dépit des nombreux clivages sociaux, des disparités économiques et de l’effervescence de la vie politique locale, la société israélienne reste relativement stable et pondérée. Malgré le potentiel inhérent à la composition de la population israélienne, les conflits entre différents groupes sont relativement rares, essentiellement grâce au système judiciaire et politique qui préconise et applique une égalité rigoureuse en matière civique et juridique garantie par la législation israélienne.
Ces idées rassembleuses et respectueuses des différences ont constitué, à l’initiative et sous l’impulsion de M. David Ben Gourion, le substrat commun aux politiques, stratégies et programmes mis en œuvre dans les différents domaines d’activité économique, sociale, éducative, cultuelle et culturelle.
Elles ont trouvé leur traduction concrète dans les législations adoptées pour la consolidation de ces garants du vivre-ensemble en paix que constituent le renforcement de la démocratie et de l’Etat de droit, la promotion des droits de l’Homme et des libertés individuelles, la bonne gouvernance et la justice sociale ainsi que la lutte contre les fléaux sociaux et les facteurs générateurs d’inégalités et de marginalisation.
La paix a besoin que sa cause soit défendue au quotidien, à tous les niveaux et par tous. Pour cela, nous avons besoin d’investir dans les principes du vivre-ensemble en paix en les enseignant dans les programmes scolaires, en les incluant dans les programmes culturels, dans la pratique cultuelle, dans les médias écrits et audiovisuels, en les respectant dans les relations entre Etats, mais surtout en imprégnant de leur profonde signification les comportements des citoyens.
C’est dans cette ligne de conduite qu’Israel s’inscrit et c’est dans cet esprit qu’elle continuera à mettre en œuvre et à enrichir cette feuille de route du vivre-ensemble en paix que nous célébrons aujourd’hui.
Notre rêve à tous dépend de notre capacité à comprendre l’autre, à l’accepter dans toute sa diversité, une diversité qui, loin de constituer un handicap, peut être, si elle est intelligemment mise à contribution au service du genre humain, une source de progrès pour l’humanité.
Dans le dialogue entre juifs et musulmans, chaque partenaire a un nom à porter, une identité à préserver et à enrichir. Chacun doit ressentir une fierté d’être, en même temps qu’il doit éprouver une humilité, pour accepter ce que sont les autres. C’est là une condition essentielle d’un donner et recevoir fécond. Pour que le dialogue entre les cultures et les civilisations soit fécond et conduise l’humanité vers le bonheur espéré, pour gagner le pari du vivre-ensemble, il est impératif que nous renforcions cette prise de conscience par des actions concrètes.
Souhail Ftouh