En prévision d’une pénurie de liquidités attendue dès le mois de septembre, le Premier ministre palestinien Salam Fayyad vient de lancer un appel aux pays arabes pour aider l’Autorité palestinienne à ne pas couler financièrement et à pouvoir continuer de »relever les défis difficiles » auxquels elle est confrontée.
« L’Autorité Palestinienne est au bord de l’effondrement car il n’y a pas assez d’argent liquide dans les caisses » a ajouté Fayyad.
Premier ministre Salam Fayyad, à mi-parcours d’un programme de deux ans destiné à créer les institutions d’un futur Etat palestinien, a élevé récemment une mise en garde contre « des difficultés financières graves », soulignant que l’AP était exposée à une « grave insuffisance de l’aide extérieure ».
Pour rappel, les pays donateurs de l’AP n’ont pas encore rempli leurs engagements, et les fonds reçus par les Palestinien sont loin d’atteindre les sommes promises. L’aide des Etats arabes à l’Autorité palestinienne (AP) en 2010 est jusqu’ici très inférieure à celle des années précédentes. L’Onu craint une crise de liquidités propre à compliquer la tâche de Mahmoud Abbas.
« Les Arabes ne jouent pas le jeu. Nous les exhortons à tenir leurs engagements financiers », déclare Saleh Rafat, membre du comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) qui est l’un des rares responsables palestiniens à s’exprimer sur cette question.
Le fait que des Etats arabes prospères n’effectuent pas les versements prévus contrarie les gouvernements occidentaux, qui fournissent une assistance importante aux territoires palestiniens, constitue un casse-tête budgétaire pour les autorités à Ramallah.
D’après les données du ministère des Finances dont Reuters a pris connaissance, l’AP a reçu 583,5 millions de dollars de contributions budgétaires cette année. Seuls 22% de ce montant proviennent de donateurs arabes, le reste émanant de donateurs internationaux comme l’UE et les Etats-Unis.
Ces trois dernières années, le montant maximal versé par les Etats arabes en un an a atteint 525,9 millions de dollars en 2008, montrent les statistiques. L’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis (EAU) sont les principaux contributeurs arabes depuis 2007. Mais en 2010, tous deux sont restés très en deçà de leurs apports des années précédentes.
Selon un rapport publié la semaine dernière par les Nations unies, l’Autorité Palestinienne devra « faire face à une grave crise de liquidités en septembre et aura des difficultés à payer ses salaires d’août » en raison d’une aide extérieure insuffisante.
L’aide extérieure est cruciale pour contribuer au versement des salaires des 148.000 employés de l’AP, dont 67.000 se trouvent dans la bande de Gaza.
Des responsables politiques palestiniens notent que le soutien des donateurs est l’un des principaux moteurs de la forte croissance économique (près de 8% cette année) que connaît la Judée Samarie.
La crise actuelle des liquidités a fait que les fonctionnaires à Ramallah luttent aujourd’hui pour obtenir leurs salaires. L’AP traverse une réelle crise financière due à la corruption qui la mine durant des décennies. Les palestiniens ont pourtant reçus plus d’aide que tous les autres peuples au monde réunis ! Mais le Fatah a dilapidé cet argent. Malgré les milliards de dollars qu’il a reçu d’Israël et de l’Occident et le crédit sans limite du soutien politique international dont il jouit, le régime créé par le Fatah-OLP n’a pas construit d’Etat, mais plutôt une « mafia au pouvoir » .Les comptes bancaires des dirigeants palestiniens en Suisse et ailleurs illustrent cette vérité bon à ne pas dire. A titre d’exemple, Mme Yasser Arafat gère aujourd’hui une fortune de 300 millions de dollars.
Ftouh Souhail , Tunis