Le Parc Ariel Sharon, situé dans le Goush Dan (région centre), a reçu le prix du meilleur design écologique de l’année 2010, dans la catégorie architecture et paysage du Centre européen d’architecture.
Le ministre de l’Environnement Guilad Erdan s’est félicité de la prouesse, alors que le site, une ancienne déchetterie de Hiriya, sera dans quElques années un poumon vert dans cette zone urbaine surpeuplée.
Pendant plus de 50 ans, Hiriya a accueilli ce que le pays rejetait.
La plaine plate s’est progressivement gonflée d’une montagne d’ordures en son centre. Mais il y a 12 ans, cependant, les déchets arrêtent de se déverser à Hiriya. Ce site parmi les plus pollués du pays est censé s’est se transformé en modèle de développement durable. Aujourd’hui, trois usines de recyclage opèrent au pied de l’amas. Le méthane biologique qui se dégage des ordures alimente une compagnie de textile des environs.
Un centre d’éducation environnementale va etre mis en place. La zone autour du centre sera aménagée et inclura désormais un lit de roseaux qui traitra les eaux usées. Hiriya abritra également la plus grande station de transfert de déchets de tout le Moyen-Orient.
La montagne d’ordures de Hiriya et ses 8 000 dunams (800 hectares) de terres se transformeront en Parc écologique qui reprendra le nom de l’ancien premier ministre israélien Ariel Sharon, un site qui sera réalisé par l’architecte allemand Peter Latz.
En 2007 Latz et son bureau ont gagné l’appel d’offres pour transformer Hiriya en parc vert, et à titre individuel, il emporte la compétition pour concevoir le parc.
Selon Latz, “transformer une décharge en parc est avant tout un défi d’ingénieur. Le centre du monticule est constitué d’ordures en décomposition, rendant l’édifice instable. Tout aménagement doit donc s’accompagner de moyens de le stabiliser.”
Le parc Ariel Sharon est le dernier grand espace dans la région centre du pays, le Dan, surpeuplée.
“Mon concept était le seul à proposer des terrasses pour consolider et garder visible la forme unique du sommet et d’une partie de la montagne”, raconte l’architecte allemand Peter Latz, en juillet 2010 au JPost (1).
Ce n’est pas la première fois que Latz transforme une décharge en parc : il y a 30 ans, il rénovait sa première zone industrielle abandonnée. Il affiche une affinité spéciale pour ces sites, comme une philosophie de vie. “J’ai grandi dans une zone industrielle, Saarland”, explique-t-il. Il connaît bien “l’ambiguïté” de ces lieux : “Pour les gens qui y vivent, ce sont les meilleurs endroits du monde. Et quand ils ferment, ils sont en colère.” Sa méthode : laisser assez d’éléments pour qu’on puisse reconnaître ce qu’il y avait avant, mais également apporter des améliorations.
Dans le parc Ariel Sharon , de la région Goush Dan, les ruisseaux Ayalon et Shapirim seront détournés de sous la montagne afin de consolider les sols et assurer au parc sa stabilité.
L’architecte allemand Peter Latz a prévu un chemin piéton depuis le centre des visiteurs jusqu’aux usines de recyclage qui existent déjà, et qui sont maintenues dans son projet. Elles sont par contre dotées d’un pont d’observation pour que les gens puissent s’arrêter et contempler le processus de recyclage.
De la même manière, un important système hydraulique constitue la toile de fond d’un mur d’escalade, alors que plus haut, des cafés et des magasins longent le site, selon les indications qui figurent sur le plan de Latz, dans son bureau situé au sommet de Hiriya.
L’architecte envisage également des cercles concentriques d’arbres fruitiers et de forêts. Objectif : dépayser le visiteur, et lui faire oublier qu’il se trouve entre deux autoroutes majeures. Une fois achevé, le parc sera isolé du son et de la vue des véhicules. Les parkings seront situés au milieu des arbres, pour extraire le visiteur de la jungle de béton environnante. Des zones de pique-nique et des terrains de jeu seront intégrées dans la forêt.
Un des éléments les plus importants du parc d’ Ariel Sharon est son caractère de zone de développement durable. Par exemple, les terrasses seront composées de matériaux recyclés. Selon Latz, l’eau est un élément clé de n’importe quel parc. D’où son idée d’ajouter un grand lac ainsi que des ruisseaux sinueux.
Puisque l’eau est une ressource rare, l’architecte allemand Peter Latz prévoit d’utiliser les eaux usées qui seront purifiées à travers les lits de roseaux. Un système de pompes redirigera l’eau à travers le parc. Le lac central bénéficiera d’un système de circulation d’eau artificiel, afin d’empêcher les ressources aquifères de stagner sans utiliser de produits chimiques. Il prévoit aussi une oasis avec de l’eau et des palmiers au milieu du plateau de Hiriya.
Mais l’architecte allemand a envisagé bien plus. “Il faut offrir des espaces intéressants en termes de découverte.” Le coût du projet n’est pas encore exactement clair. Le prix de certains éléments est susceptible de changer au fil du temps, en fonction des standards de sécurité et du prix des matériaux.
Une question se pose : dans combien de temps Peter Latz pense-t-il avoir achevé son projet ? “Environ 25 ans”, répond-il. Une durée des plus longues pour un projet d’urbanisme. Mais l’initiative est un signe prometteur dans cette région étouffée par la pollution. Il a fallu 50 ans pour créer la montagne des déchets. Il en faudrait seulement la moitié pour la transformer en parc écologique.
Ftouh Souhail & JPost (Journal en Francais)
(1)http://fr.jpost.com/servlet/Satellite?cid=1278860671961&pagename=JFrench%2FJPArticle%2FShowFull