Le président d’Afrique du Sud a salué, cette semaine, l’économie des start-ups israéliennes qui « avance à pas de géant », ajoutant que son pays avait beaucoup à apprendre de l’Etat juif.

S’adressant à une conférence de l’organisation Women in Business à Johannesburg, le président Cyril Ramaphosa a débattu de des « fonds de promotion », un outil dont les Israéliens, a-t-il dit, ont usé avec succès pour stimuler leur secteur technologique.

« De nombreuses manières, c’est ce qui a amené Israël à être leader dans l’espace technologique », a-t-il déclaré.

« Israël avance à pas de géant et est innovant dans un certain nombre de secteurs de l’économie, dans l’agriculture, dans le domaine maritime et dans d’autres encore. Les Israéliens ont montré qu’ils peuvent être des leaders. Et nous pouvons apprendre beaucoup de ce qu’ils font », a-t-il continué.

L’an dernier, Cyril Ramaphosa a révélé son intention d’attirer plus de 100 milliards de dollars d’investissements étrangers dans son pays en cinq ans. Depuis, il a déjà annoncé la confirmation de 25 milliards d’investissements.

Le chef de l’État a confirmé qu’il souhaitait faire entrer «d’ici trois ans» l’Afrique du Sud dans le top 50 des pays de la planète où le climat est le plus favorable aux affaires. Une belle ambition.

Depuis son arrivée à la tête du pays en 2018, Cyril Ramaphosa se dépense sans compter tente de raviver la flamme d’une économie atone depuis la crise financière mondiale de 2008. Sa croissance reste, depuis, désespérément molle – 0,8% en 2018 et des prévisions à 1,2% en 2019 – et son taux de chômage est très élevé, à 29%, et plus de 50% chez les jeunes.

Pour réveiller l’encéphalogramme plat des investissements étrangers en Afrique du sud, le président Ramaphosa a décidé d’exploiter le titre mondial de l’équipe nationale de rugby.

«Cet exploit motive notre pays à atteindre la grandeur, à dépasser les limites du présent pour viser les opportunités sans limite de l’avenir!» a dit Cyril Ramaphosa, président de l’Afrique du Sud, qui n’a pas hésité à utiliser l’image des Springboks, l’équipe nationale de rugby devenue championne du monde le 2 novembre 2019 au Japon.

Lors d’une conférence regroupant un millier de banquiers, patrons ou diplomates, le Président sud-africain a utilisé à Johannesbourg, cette image positive pour tenter de convaincre les entreprises étrangères d’investir dans le pays.

Cyril Ramaphosa a salué la Start-up nation avançant « à pas de géant »

Les prouesses israéliennes dans l’industrie technologique sont largement reconnues mais les propos de Ramaphosa se distinguent dans la mesure où le gouvernement sud-africain jure, depuis longtemps, de rétrograder son ambassade à Tel Aviv en simple « bureau de liaison ».

« Le gouvernement reste engagé dans les modalités de rétrogradation de l’ambassade sud-africaine en Israël », avait-il dit le mois dernier encore dans une réponse écrite à une question parlementaire sur le sujet.

« Nous avons rappelé notre ambassadeur et nous avons l’intention de maintenir toutefois un bureau de liaison à Tel Aviv qui supervisera l’exécution des services consulaires et toutes les relations de type économique et commercial », avait continué Ramaphosa.

Au mois de décembre 2017, le Congrès national africain – parti au pouvoir dans le pays qui est dirigé par Rampahosa – avait adopté lors de sa conférence nationale bi-annuelle une résolution appelant le gouvernement à transformer l’ambassade de Pretoria, à Ramat Gan, en bureau de liaison.

Le dernier ambassadeur sud-africain en Israël était parti au milieu de l’année 2018. Jérusalem ne s’attend pas à ce que Pretoria renvoie un remplaçant dans un proche avenir, ce qui peut être qualifié comme une rétrogradation de-facto des liens bilatéraux.

Souhail Ftouh

0 0 votes
Évaluation de l'article