La chambre des députés argentine a ratifié cette semaine le traité de libre échange entre Israël et le Mercosur, signé en 2007 à Montevideo par l’Etat juif et l’Union douanière sud-américaine.
Les parlements des trois autres pays membres du Mercosur, le Brésil, le Paraguay et l’Uruguay, avait en effet déjà ratifié ce traité, conclu au terme de deux ans de négociations. C’était le premier conclu par le Mercosur depuis sa création en 1991.
Israel accède ainsi au troisième marché d’exportation mondial. Mercosur est un des marchés qui se développe le plus rapidement dans le monde où son économie occupe la cinquième place. Les exportations israéliennes vers Mercosur se sont chiffrées à près de 1,6 millard de dollars en 2009.
Le Mercosur exporte principalement de la viande et des produits agricoles, notamment du soja vers Israël. L’Etat hébreu en revanche exporte vers les pays d’Amérique du sud essentiellement des produits de haute technologie et agro-chimiques.
La balance penche largement en faveur d’Israël. L’an dernier, le Mercosur a exporté pour 545 millions de dollars vers Israël (+27% par rapport à 2009), mais a importé plus d’1,070 milliard de dollars en provenance de l’Etat hébreu (+33%), selon la chambre de commerce israélo-latino-américaine. Au sein du Mercosur, le Brésil est le principal client d’Israël.
La Palestinian Grassroots Anti-Apartheid Wall Campaign (Campagne palestinienne de la base contre le mur de l’apartheid) et le Palestinian Boycott Divestment and Sanctions National Committee (BNC)* (Comité national palestinien pour le boycott, le désinvestissement et les sanctions), ont fait énormes pressions pour bloquer l’accord de libre-échange entre Mercosur et l’État d’Israël.
La décision de L’Argentine de ratifier le traité de libre échange entre Israel et le Mercosur est un succès de taille pour l’économie et aux relations extérieures israéliennes. La décision permettra l’établissement de l’accord qui, depuis sa signature en 2007, a été bloqué faute de sa ratification par les pays membres de Mercosur.
Israël s’est investi fortement pour faire approuver l’accord, et a concentré ses efforts particulièrement sur le Brésil, principale économie de Mercosur dont il est le plus puissant acteur politique. À lui seul le Brésil, même sans l’accord de libre-échange (ALE), est le troisième marché d’exportation israélien. En 2005, Ehud Olmert, à l’époque ministre du commerce, s’est rendu au Brésil pour obtenir l’appui du Président Lula en faveur de l’accord. En septembre 2009, le ministre israélien des affaires étrangères, Avigdor Lieberman, s’est rendu au Brésil pour demander instamment la ratification de l’accord.
Ftouh Souhail