Comme dans plusieurs autres villes dans le monde plusieurs centaines de manifestants, essentiellement des jeunes femmes, ont participé à Tel-Aviv ce vendredi, 11 mai 2014, à la « Marche des salopes » (« SlutWalk ») pour protester contre « la culpabilisation des victimes d’agressions sexuelles » et « le sexisme » (1).
Vêtues notamment de shorts et arborant pour certaines un soutien-gorge apparent, une centaine de personnes ont défilé jusqu’au tours Azrieli une banderole qui portait l’inscription « Non, c’est non. Un viol n’est jamais ni consenti, ni provoqué, ni de la faute de la victime! ».
»Le but est à la fois de dénoncer le viol, mais aussi le traitement que subissent les victimes de la part de la police et de leur famille, le fait de faire reposer la responsabilité sur elles en disant « tu n’aurais pas dû t’habiller comme ça » ou « tu n’aurais pas dû boire » expliqué Rivka, 19 ans, étudiante.
Parmi les manifestantes Maayan, une étudiante de 21 ans, qui dit avoir été violée, a raconté la réaction de certains de ses amis: « A l’époque, on m’a demandé comment j’étais habillée. J’ai expliqué que je portais un jean et un T-shirt. On m’a répondu: « ah, dans ce cas, ce n’est pas normal » ».
« Les gens ont tendance à se concentrer sur le comportement de la femme dans les cas de violence, et non sur ceux qui engagent l’acte de violence » a expliqué Tzippy Eran, une organisatrice de la marche, la troisième du nom en Israël.
« Les excuses « elle portait des vêtements provocants », « elle ressemblait à t-elle personne », « elle était bourrée » ne sont pas des bonnes excuses ! » ajoute t-elle.
Selon Talia, une participante, les policiers ont demandé aux manifestants de ne pas venir nus ou seins nus… Alors qu’un homme torse-nu n’a pas eu de problème : « c’est un autre cas de discrimination… »
Des défilés similaires étaient organisés aussi dans plusieurs villes en France, mais aussi dans trois villes sud-africaines et à Philadelphie, aux États-Unis.
Le phénomène des « Slutwalks » est né à Toronto, au Canada, en avril 2011, sous la forme d’une manifestation dénonçant les propos d’un policier qui avait dit que « les femmes devraient arrêter de s’habiller comme des salopes si elles ne veulent pas être victimes ».
Plus de 250 villes dans le monde ont, depuis, organisé des marches similaires.
Aucune ville arabe n’a pris part dans cet événement, en Égypte, par exemple elles auraient été violé sur la place Tahir….
Souhail Ftouh
(1) Source : http://www.ynet.co.il/articles/0,7340,L-4517891,00.html



