L’ancien ministre de la défense, Benjamin Ben Eliezer , 78 ans, a annoncé samedi après-midi, comme l’a révélé Ynet, qu’il laisserait tomber la course à l’élection à la présidence après une enquête ouverte sur le financement de sa résidence de luxe de Tel-Aviv. Ben-Eliezer a nié les allégations de corruption: « Je suis la victime d’un assassinat ciblé. »
Le député Reuven Rivlin (Likoud) a dit: «Je ressens une grande tristesse pour Fouad et l’environnement difficile qui englobe l’élection à la présidence. » .Cet ancien président de la Knesset et leader du Likoud est le favori actuel de la course. C’est le premier a avoir déposé son dossier sur la table du Président de la Knesset, Yuli Edelstein.
L’ancienne députée Dalia Itzik, autre candidate au poste, a exprimée un sentiment similaire. «Je suis désolée pour Fuad, qui a accumulé beaucoup de crédit dans les rôles importants dans lesquels il a servi. J’espère qu’il va prouver son innocence. »
Elle a ajoutée: «Ce n’est pas la façon dont nous espérions voir la course à la présidence se jouer. Il faudra avant tout regagner la confiance du public. »
Le député Meir Sheetrit (Hatnuah), qui est également en concurrence pour succéder au président Shimon Peres a transmis son soutien:. « Je souhaite que mon collègue soit en mesure de prouver son innocence rapidement. »
Parmi les autres candidats on retrouve donc l’ancienne présidente de la Knesset Dalia Itzik, le député Meir Sheetrit, l’ancien juge de la Cour suprême Dalia Dorner et le lauréat du prix Nobel Professeur au Technion, Dan Shechtman.
Le Président actuel termine son mandat en juillet 2014.Jamais une élection d’un président de l’État n’aura connu une telle animation en Israël. Cette année les animosités entre dirigeants du même parti et les rivalités au sein de la Knesset risquent de nuire au choix judicieux du meilleur candidat qui devient ainsi l’objet de marchandages politiques. La campagne présidentielle sent le soufre sur fond de dénigrement systématique. Déjà la candidature de l’ancien ministre des affaires étrangères et des finances Sylvain Shalom, a été sabotée par une accusation de délit sexuel sur une ancienne collaboratrice.
La Knesset décidera de voter ou non pour l’un des cinq candidats en course – Rivlin, Sheetrit, Itznik, Dorner, ou le professeur Dan Shechtman dans les tous prochains jours.
La course à la présidence est prévue pour avoir lieu le 10 Juin prochain lors d’un vote anonyme parmi les 120 députés. En effet le Président est désigné par un vote à la majorité absolue (61 voix) des députés de la Knesset. Si aucun candidat ne sort après les trois premiers tours de vote, une majorité simple suffit.
Le rôle du Président de l’État en Israël est uniquement représentatif et honorifique, sans vraie autorité sur la conduite du pouvoir et avec une faible intervention dans la vie politique d’Israël. Il ne dispose dans la pratique que de quelques tâches protocolaires comme la réception des lettres de créance de la centaine d’ambassadeurs en poste à Tel-Aviv, et qu’il représente souvent son pays à l’étranger aux différentes manifestations internationales de prestige.
Il signe les lois, confirme le choix des diplomates, signe les traités, désigne les juges de la Cour suprême et le gouverneur de la Banque centrale, dispose de la grâce présidentielle et arbitre le choix d’un premier ministre au lendemain d’élections législatives.
Mais en raison de sa personnalité, Shimon Peres en particulier s’est souvent substitué au ministre des affaires étrangères, Avigdor Lieberman, lorsque celui-ci était persona non grata dans certaines chancelleries européennes et il a choisi de s’impliquer dans le processus de paix.
Le rôle du président est d’unir la Nation et l’Etat. Theodor Herzl, dans son livre «Altneuland » définissait le rôle du président comme personnage devant «s’élever au-dessus des conflits, des partis et de la politique de bas niveau».
Pour le leader sioniste, la présidence devrait être la représentation chaleureuse et fédératrice de la Nation, et qui représentera Israël dignement dans le monde.
Souhail Ftouh