Invoquant des problèmes de sécurité, l’édition française du magazine Forbes a annulé un gala en l’honneur de 40 femmes de premier plan, dont l’une est sous le feu des critiques pour avoir justifié le massacre du 7 octobre perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas.
« Les conditions ne sont plus réunies pour garantir les circonstances favorables à la tenue de l’événement », a déclaré Forbes France au Parisien samedi.
La réponse mentionnait des préoccupations pour la sécurité des participants mais ne citait pas nommément Rima Hassan, une activiste anti-Israël dont l’inclusion dans la liste des femmes sélectionnées pour être honorées lors du gala suscite une controverse en raison de sa défense du Hamas.
La controverse fait suite à son affirmation, dans une interview du 29 novembre 2023, qu’il est « vrai » que l’attaque du Hamas – au cours de laquelle le groupe a assassiné près de 1 200 personnes et en a pris 253 autres en otage – est « légitime ». Le droit d’Israël à se défendre est « faux », tout comme la viabilité d’une solution à deux États, selon les déclarations filmées de Hassan, une avocate de 31 ans.
Sur X, l’activiste anti-Israël Rima Hassan a écrit qu’elle était « furieuse » de l’annulation. « Il est à noter que les pressions viennent principalement des hommes qui se croient tout-puissants et qui possèdent un permis pour tout », a-t-elle ajouté, remerciant le « patriarcat ». Elle a fourni une liste de sept Juifs français qu’elle a qualifiés de « boomers qui n’ont pas encore réalisé que leur temps est écoulé ».
La liste comprend Jacques Essebag, un présentateur de télévision de 57 ans qui a protesté le mois dernier contre l’inclusion de Hassan dans la liste du magazine Forbes ; Julien Bahloul, un journaliste de 37 ans et militant pour les parents LGBTQ ; et Patrick Klugman, un politicien et avocat de gauche de 46 ans.
D’origine palestinienne, âgée de 31 ans, Rima Hassan a fondé le collectif Action Palestine France et l’ONG Observatoire des camps de réfugiés et a été par le passé « rapporteure à la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) ». Elle a été suspendue par L’Oréal de son contrat de « membre experte du conseil global pour la diversité et l’inclusion ». Cette suspension faisait suite à ses prises de position sur la guerre Hamas-Israël elle a dénoncé « l’impunité d’Israël » et le « génocide » des Palestiniens.
« From the river to the sea. On veut libérer TOUS les palestiniens. Ceux des camps, ceux de Gaza, ceux de Jérusalem, ceux de la Cisjordanie, ceux d’Israël et tout ceux de la diaspora », avait-elle notamment écrit sur X, provoquant la polémique et mettant dans une situation délicate L’Oréal face à une prise de position que la société ne partage pas.
« From the river to the sea » est un slogan interprété comme antisémite, car il rejette le droit à toute présence juive entre le fleuve Jourdain et la mer Méditerranée, là où se trouve l’État d’Israël.
Une polémique a éclaté suite au signalement d’Arthur ces derniers jours, et Yonathan Arfi et d’autres ont réagi, accusant l’activiste d’antisémitisme et d’apologie du terrorisme. En retour, Rima Hassan a accusé le président du Crif d’avoir diffusé une vidéo tronquée, dans laquelle on entend trois questions : « Le Hamas mène-t-il une action légitime ? L’État d’Israël a-t-il un droit de défense ? La solution à deux États est-elle possible ? ». « Vrai, faux, faux », répond-elle.
Dans le classement 2023 des quarante femmes « d’exception » du magazine américain Forbes, un nom tout à fait inconnu il y a encore peu : l’activiste anti-Israël Rima Hassan.
Souhail Ftouh