
Alors que la branche tunisienne du mouvement antisémite BDS [Boycott Désinvestissement Sanctions] appelle au boycott du spectacle de Michel Boujenah, prévu dans le cadre de la 53ème édition du festival international de Carthage, les leaders de la communauté juive luttent pour maintenir le concert.
Des représentants de juifs tunisiens multiplient les contacts depuis quelques jours avec le président tunisien Beji Caid Essebsi pour réaffirmer le rôle primordial de l’art et de la culture dans la lutte contre l’antisémitisme.
Elie Trablesi lors d’un entretien téléphonique avec un conseiller du président, le lundi 11 juillet 2017, a dénoncé l’appel au boycott tout en précisant que les conséquences seront désastreuses sur le tourisme local si le gouvernement cède aux demandes des groupes anti-juifs.
L’humoriste juif n’a pas l’intention de céder aux intimidations du mouvement antisémite BDS a insisté ce militant tunisien de la communauté juive de Djerba.
Des éléments de la centrale syndicale tunisienne UGTT, Prix Nobel de la Paix en 2015, ont appelé la semaine dernière le ministère tunisien des affaires culturelles à l’annulation du spectacle de Boujehah au festival de Carthage et de tous les festivals en Tunisie.
Une lettre a été adressée au ministre des Affaires culturelles et au directeur du Festival de Carthage, par la campagne internationale « Boycott Sionisme », leur demandant de faire annuler le spectacle. Dans la lettre les détracteurs de Boujenah ont cité et publié ses interventions médiatiques où il faisait part de son soutien à Israël et à son armée.
Le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) a contacté de sa part le ministre tunisien des Affaires culturelles pour prendre connaissance de sa position et pour voir comment limiter les effets de l’appel du puissant syndicat de gauche.
Le directeur du festival de Carthage ne semble pas convaincu des arguments présentés par les organisations anti-israéliennes alors que des pseudo-intellectuels antisémites tunisiens rejoignent la campagne du boycott.
René Trabelsi, parmi les leaders juifs les plus influents au pays, a même précisé qu’il faut dérouler le tapis rouge pour le comédien et humoriste d’origine juive tunisienne.
L’Association tunisienne de soutien des minorités (ATSM) a qualifié « d’acte antijuif » l’appel au boycott de l’humoriste français.
La France, le Royaume-Uni, le Canada et certains États américains, ont adopté des lois et pris des mesures afin de supprimer, mettre hors la loi et même criminaliser le discours de BDS.
Souhail Ftouh