Une première médicale à Caen : le CHU  procède aux ultimes tests nécessaires à la validation internationale d’un scanner israélien dernier cri : il permet, en un temps record, d’obtenir des images d’un patient en trois dimensions et à 360 degrés.

Grâce à la technologie venant du centre de R & D israélien de GE Healthcare,  l’hôpital caennais se retrouve une nouvelle fois à la pointe de l’imagerie médicale. Depuis la mi-mai 2018, le service de médecine nucléaire procède aux ultimes tests nécessaires à la validation internationale d’un tout nouveau scanner conçu par une entreprise israélienne.

Le centre de traitement des cancers du CHU de Caen se dote d’un TEP-scan numérique, un appareil capable de détecter des lésions ou des tumeurs minuscules.

L’appareil dispose d’un ensemble de 12 bras disposés en étoiles et bardés de capteurs (96), allant jusqu’à effleurer le patient. En une seule prise, le dispositif permet d’obtenir une vue en trois dimensions et haute résolution de la zone examinée.

Le médecin peut ensuite observer sous tous les angles cette zone en naviguant autour à 360 degrés.
L’ancien système, équipé de deux caméras, ne permettait qu’une vue en deux dimensions, à moins de multiplier les prises au prix d’un examen beaucoup plus long pour le patient (un examen qui, rappelons-le, nécessite l’injection d’un produit radioactif).

Le système GE a été développé en utilisant la technologie CZT (cadmium zinc tellurure). CZT est un semi-conducteur unique qui convertit directement les photons rayons X ou gamma en électrons, et est capable de traiter beaucoup plus de photons que les caméras actuelles.

Les avantages du nouveau scanner

Le centre de R & D israélien de GE Healthcare a mis au point un nouveau système qui surmonte bon nombre des problèmes des systèmes largement utilisés dans les hôpitaux du monde entier.

Par exemple, les images peuvent montrer quelles parties du cerveau sont actives, quelles zones des poumons ont du mal à absorber l’oxygène, etc. Les tomodensitogrammes fournissent une coupe transversale des organes, des os, des vaisseaux sanguins et des tissus mous. Les images sont utilisées pour analyser une variété de problèmes médicaux, tels que les artères obstruées, l’insuffisance cardiaque, les saisies et les maux de tête endémique.

«Nous croyons que la nouvelle technologie du système Discovery NM / CT 670 CZT améliorera considérablement la façon dont les examens sont effectués et permettra de nouveaux domaines d’exploration pour les chercheurs qui cherchent des moyens d’optimiser les protocoles d’imagerie et de mieux comprendre l’état du patient. « a déclaré Nathan Hermony, directeur général de la médecine nucléaire chez GE Healthcare.

En raison de la portée limitée des caméras utilisées jusqu’à présent, les médecins ne pouvaient obtenir qu’une image à la fois; si l’on devait examiner les cœurs, les poumons et les reins, il fallait faire trois passages et injecter trois fois du matériel traceur. Bien que généralement considéré comme sûr, ce n’est probablement pas une bonne idée d’injecter un patient malade avec trop de choses, encore moins une substance radioactive, a déclaré Hermony.

Parce qu’ils sont plus précis et beaucoup plus compacts, les détecteurs CZT peuvent être placés très étroitement dans un tableau, permettant l’imagerie de plus d’une partie du corps à la fois. En outre, la puissance d’imagerie supplémentaire signifie que beaucoup moins de traceurs radioactifs sont nécessaires – autant que 50% de moins, a déclaré Hermony.

Discovery NM/CT 670

Avec le système, les patients qui ont dû subir plusieurs scintigraphies dans le passé – avec les tracas d’avoir à contorsionner leurs membres afin de se placer dans la bonne position pour chaque balayage – peuvent obtenir toute leur numérisation en un seul passage, dit Hermony.

« Un exemple est les examens SPECT cardiaques qui exigent que le patient maintienne ses bras au-dessus de ses épaules pendant toute la durée de l’examen, afin de permettre aux détecteurs de tourner autour de la poitrine pour une meilleure qualité d’image ». « Pour les patients souffrant de douleurs au bras ou à l’épaule, cela peut être extrêmement douloureux et peut-être intolérable pour la durée du scanner. La nouvelle technologie SPECT / CT est livrée avec des détecteurs hermétiques, qui permettent une plus grande proximité et flexibilité lors du positionnement du patient pour l’examen; par conséquent, les patients ne sont pas tenus de rester toujours dans des positions pénibles et ils peuvent mieux tolérer l’examen.  »

Les hôpitaux en Israel en bénéficieront également, a déclaré le professeur Zohar Keidar de l’hôpital de Rambam, où GE placera l’un de ses systèmes.

« L’utilisation de cette technologie peut également entraîner une augmentation du débit des patients et une réduction des coûts liés à la procédure. Nous sommes ravis de l’opportunité d’être actuellement impliqué dans l’étude et la définition de l’optimisation des protocoles cliniques basés sur l’utilisation de cette nouvelle technologie et sommes également impatients d’explorer de nouvelles voies de recherche passionnantes dans un très proche avenir.  »

Le CHU de Caen a l’honneur pour une 1ère médicale. Son service de médecine nucléaire est le premier au monde  à être doté d’un scanner équipé de 12 caméras. Une avancée technologique qui permet à l’équipe du Professeur Agostini de réaliser des images du corps en 3 dimensions et sur 360°. Une prouesse mise au point par une entreprise israélienne qui a donc choisi Caen pour procéder aux ultimes tests nécessaires à la validation internationale d’un dispositif présenté comme révolutionnaire..

Si Caen a été choisi pour procéder à la validation mondiale de ce nouveau système, c’est en raison des relations déjà anciennes entre son concepteur et le service normand de médecine nucléaire.

Les tests en cours permettent au centre hospitalier normand d’acquérir une position de leader.

« Il y a des technologies qui, automatiquement, au bout de 2-3 ans vont changer, il faut être là, il faut surfer sur la vague et évidemment ensuite il y a tout un cycle de formation: vous avez une nouvelle technologie donc il y a une courbe d’apprentissage.

On va créer à Caen une plateforme de formation pour la France mais aussi pour l’Europe », explique Denis Agostini, chef du service médecine nucléaire CHU de Caen.

Ce nouveau scanner qui a été développé dans les installations de Rehovot et de Haïfa va notamment améliorer le suivi des pathologies osseuses, cardiaques mais aussi celles touchant le cerveau ou les poumons.

 

Souhail Ftouh

 

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