La princesse Rima bent Bandar Al Saoud, ambassadrice saoudienne à Washington et Yousif Alotaiba ambassadeur des Émirats arabes unis  vont prendre part  à  la prochaine conférence politique de l’AIPAC. C’est la première fois que des représentants des pays arabes sont invités au sommet annuel de ce puissant lobby israélien .

La princesse Rima bent Bandar devrait prendre part à un débat lors de l’un des événements organisés en marge de la conférence, à la scène principale où le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’adressera aux 18 000 participants enregistrés.

La princesse Rima, qui est la première ambassadrice de l’histoire saoudienne, va s’adresser à un grand nombre de délégations de l’AIPAC.

L’Arabie saoudite a nommé en février 2019, pour la première fois une femme au poste d’ambassadrice aux États-Unis, alors que les relations entre les deux alliés ont été mises à mal par l’affaire Khashoggi.


Les États-Unis est un pays que Rima bent Bandar connaît bien

La princesse Rima est la fille du prince Bandar ben Sultan, qui fut ambassadeur aux États-Unis de 1983 à 2005. Considérée comme une avocate des droits des femmes, elle a notamment fait campagne pour une participation accrue de ces dernières dans le sport saoudien.

La princesse Rima bent Bandar, qui a étudié à l’université George-Washington, a remplacé à Washington le prince Khaled ben Salmane, frère cadet du puissant prince héritier Mohammed ben Salmane, nommé ministre adjoint de la Défense. Elle est la première femme à occuper ce poste-clé de la diplomatie saoudienne.

Cette participation a été rendu possible grâce aux efforts de l’Arabia Foundation, un think-tank pro-saoudien à (Washington, D. C.).

Ali Shihabi, le directeur de l’Arabia Foundation, estime que cette participation est un «?signal fort?pour les bonnes relations entre le royaume et les organisations juives américaines ».

« Je pense que nous représentons une valeur ajoutée dans notre contribution à la discussion et au dialogue qui auront lieu pendant la conférence ».

L’invitation de la princesse Rima bent Bandar, à la conférence politique aura lieu à Washington du 24 au 26 mars 2019.

Marshall Wittmann, porte-parole de l’AIPAC, a confirmé le fait que l’ambassadrice saoudienne à Washington serait le premier haut-responsable arabe à apparaître lors du sommet.

Lors de toutes les conférences politiques de l’AIPAC, de multiples intervenants appartenant à tout le spectre politique interviennent.

« Nous avons un positionnement de longue date : celui qu’une paix durable entre Israéliens et Palestiniens ne pourra s’accomplir que par le biais de négociations directes entre les deux parties qui résulteront en un Etat juif vivant côte à côte et en paix avec un état palestinien démilitarisé. », a expliqué Wittmann.

Selon son site internet, l’AIPAC soutient « avec force une solution à deux Etats » avec un Etat d’Israël juif et un Etat palestinien démilitarisé. Le groupe a par ailleurs réaffirmé sa position à plusieurs occasions.

La princesse Rima partagera la tribune avec Polly Bronstein, fondatrice et directrice-générale de l’organisation pacifiste Darkenu.

«?La participation de la première ambassadrice de l’histoire saoudienneavec des délégués étrangers est l’exemple même des personnalités qui œuvrent à maintenir le dialogue entre les israéliens et les pays arabes ?», a estimé Becca Wasser, analyste politique à la RAND Corporation aux États-Unis.

«?La participation de la princesse Rima bent Bandar, qui est une femme très connue à l’échelle internationale, constitue un événement marquant pour les relations naissantes entre Riyad et Tel-Aviv ?», a expliqué Kristian Ulrichsen, chercheur à l’Institut Baker de la Rice University aux États-Unis.

La princesse Rima a attiré l’attention des médias internationaux pour sa défense du travail des femmes. En 2014, elle est reconnue personnalité la plus créative de l’année par Fast Company et figure sur les listes de Forbes des 200 femmes arabes les plus puissantes et des femmes les plus puissantes d’Arabie saoudite.

Netanyahu devrait prendre la parole sur la scène principale de la conférence le 26 mars, 24 heures après son principal rival lors des élections du 9 avril – le candidat de Kakhol lavan au poste de Premier ministre Benny Gantz.

Le prince Khaled, fils du roi Salmane et ancien pilote de chasse, occupait le poste d’ambassadeur à Washington depuis 2017. Il a prit ses nouvelles fonctions de ministre adjoint de la Défense alors que Ryad est depuis quatre ans à la tête d’une coalition internationale qui soutient les forces progouvernementales au Yémen contre les rebelles Houthis chiites.

Le prince Khaled hérite d’un portefeuille qui est difficile, mais aussi crucial pour son père, pour son frère et pour le royaume.

Souhail Ftouh

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