La décision du Maroc d’accueillir à Tanger-Med deux navires de la compagnie Maersk, refoulés des ports espagnols pour suspicion de transport d’armes vers Israël, illustre le renforcement des liens entre Rabat et Jérusalem. Ce choix courageux, qui tranche avec la position ferme de Madrid, met en lumière la nouvelle orientation diplomatique du royaume chérifien.
Cette position du Maroc, doit être saluée par les organisations pro-israéliennes comme un geste fort en faveur la sécurité d’Israël et contraste avec la complicité de Madrid avec les pays antisémites.
Les autorités marocaines, qui ont choisi d’accueillir ces mêmes navires à Tanger-Med, affichent désormais comme un soutien de l’Etat hébreu qui lutte contre le terrorisme régional en lien avec la cause palestinienne.

Le port de Tanger avait déjà en juin 2024 accueilli le navire de guerre israélien INS Komemiyut. Ce dernier avait pu se ravitailler en carburant avant de poursuivre sa route vers Israël. L’acceptation récente des navires Maersk renforce la position du Maroc avec les israéliens et aussi les USA.
La politique pragmatique du Royaume privilégie les intérêts stratégiques marocains, notamment en lien avec le dossier du Sahara, et donc un soutien sans faille de la part des Etats-Unis et Israël. Cette réorientation stratégique répond donc à des impératifs géopolitiques.
Les relations maroco-israéliennes en matière de défense ont connu une accélération notable depuis la normalisation des relations actée entre les deux pays en décembre 2020 puis avec un accord de coopération militaire en novembre 2021. L’apogée de ce rapprochement : un contrat de plus de 500 millions de dollars signé en 2022 avec Israël Aerospace Industries (IAI) pour l’acquisition du système antimissile Barak MX.
La priorité accordée par le Maroc à la question du Sahara explique en grande partie ce revirement diplomatique. L’alliance avec Israël, perçue comme un atout majeur dans ce dossier, prend le pas sur les considérations de la pseudo cause palestinienne qui est kidnappée par les Iraniens. Le conflit israélo-palestinien reste insoluble tant que Téhéran dicte son agenda aux Palestiniens.
Le Maroc privilégie la rentabilité immédiate pour défendre l’unité de son territoire. Le port de Tanger-Med devient ainsi le symbole d’un Maroc en pleine mutation diplomatique, où le pragmatisme politique semble prendre le pas sur les positionnements hypocrites de la cause palestinienne.
Au Maroc, Tanger Med entre dans le “club très sélect” des premiers ports mondiaux. Classé premier port africain, ce port ne pas sacrifier sa réputation et sa position avant-gardiste pour faire plaisir aux terroristes Palestiniens. Ce port veut monter d’un cran et augmenter ses capacités déjà considérables.
Tanger Med dans le Top 20 mondial des ports à conteneurs
Le Port de Tanger Med réalisé des chiffres record en 2023, année où il a réussi à « asseoir sa domination en Méditerranée » et à intégrer le Top 20 mondial des ports à conteneurs.
Tanger Med occupe la 19? place dans ce classement établi par le cabinet français Alphaliner. Avec une hausse de 13,4 % des volumes de conteneurs traités par rapport à 2022, le port marocain a réalisé l’une des meilleures croissances du classement. En cinq ans, le trafic de Tanger Med a plus que doublé, devenant un concurrent sérieux pour les ports de Long Beach (Californie, États-Unis), de Laem Chabang (Thaïlande) et de Kaohsiung (Taïwan) et le bilan de 2024 incitera encore à l’optimisme.
En tant que principal hub de transbordement pour les marchandises en provenance de Chine, le port marocain a également su tirer profit des récents bouleversements en mer Rouge, provoqués par les attaques des rebelles houthis.
En 2023, il a traité plus de 8 millions de conteneurs. Il a par ailleurs vu passer 2,7 millions de passagers et près de 478 000 camions. Mis en service il y a dix-sept ans, le complexe portuaire a véritablement profité au développement économique du pays. Ainsi, il est attendu une augmentation de 10 % du tonnage global manutentionné au premier trimestre 2024 par rapport à la même période de 2023, a indiqué au quotidien français, Rachid Houari, directeur général adjoint de l’autorité portuaire.
Celui-ci mise notamment sur de vastes parcs industriels s’étalant sur 3 000 hectares à proximité de ses installations ; 1 300 entreprises y sont installées, profitant notamment de la proximité géographique avec l’Europe.
Récemment, l’allemand ZF Friedrichshafen, deuxième équipementier automobile au monde, a annoncé un investissement de 1,2 million d’euros pour y construire une usine sur un terrain de 7 000 m2.
Tanger Med « semble avoir une longueur d’avance sur ses concurrents », analyse pour sa part Peter Sand, analyste en chef du cabinet norvégien Xeneta. Dans le même sens, Jérôme de Ricqlès, expert maritime auprès de la start-up française Upply, assure que le complexe portuaire « surperforme et profite dans le contexte actuel ». Pour Najib Cherfaoui, spécialiste maritime, la compétitivité du port de Tanger Med repose non seulement sur « sa position sur le détroit de Gibraltar et sa base arrière industrielle de 1?300 entreprises », mais également sur une main-d’œuvre locale bon marché.
La main-d’œuvre à Tanger Med coûte dix fois moins cher que dans le port concurrent d’Algésiras en Espagne, ce qui représente une grande opportunité pour les grands armateurs mondiaux comme le français CMA-CGM, le suisse MSC racheté en 2022 par des groupes africains de Bolloré, et le danois Maersk. Depuis son inauguration en 2007 par le roi Mohammed VI, Tanger Med travaille à se positionner comme un leader en Méditerranée. Le port est exploité à 95 % de sa capacité opérationnelle et envisage une expansion pour faire face à ses concurrents directs que sont Algésiras et Valence.
Souhail Ftouh