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Lors de son récent passage au Canada où elle a été l’invitée du Centre Consultatif des Relations Juives et Israéliennes (C.E.R.J.I.) à Montréal, Einat Wilf, membre du parti Hatzmaouth (Indépendance),a affiché son scepticisme à propos des négociations israélo-palestiniennes actuellement en cours sous les auspices de l’Administration de Barack Obama.

Einat Wilf a quitté en 2011 le Parti Travailliste pour se joindre au nouveau Parti Hatzmaouth -Indépendance-, créé par l’ancien Chef des Travaillistes et ex-Premier Ministre d’Israël, Ehoud Barak. Einat Wilf n’a pas pu briguer un siège de Députée à la Knesseth lors des élections de janvier 2013 parce que le Parti Hatzmaouth n’a pas concouru dans cette joute électorale. Elle est membre de l’Association NGO Monitor, qui s’est fixé comme Mission de contrecarrer les campagnes anti-israéliennes menées par des Organisations non gouvernementales internationales.

Wilf est née à la capitale d’Israël, à Jérusalem en 1970. Elle est diplômée en Art de l’Université Harvard, Docteure en Sciences Politiques du prestigieux Wolfson College de l’Université Cambridge, en Grande-Bretagne, et détentrice d’une Maîtrise en Administration des Affaires (M.B.A.) de l’Institut Européen d’Administration des Affaires (I.N.S.E.A.D.), Institution universitaire établie en France. Elle est aujourd’hui membre de l’Équipe de Chercheurs rattachés au Jewish People Policy Institute de Jérusalem.

Wilf a donné une conférence à l’Université de Montréal, au cours de laquelle elle a livré ses réflexions sur les perspectives de la paix avec les arabes. Une centaine d’étudiants ont assisté à la conférence qu’Einat Wilf a prononcée, en anglais, à l’Université de Mont­réal. À la fin de sa brillante présentation, qu’elle a faite sans la moindre note devant elle, les étudiants lui posèrent des questions en anglais et en français, langue qu’elle comprend fort bien.

D’après Einat Wilf, une grande majorité d’Israéliens ne croit pas que le contentieux qui les oppose aux Palestiniens sera définitivement réglé dans un proche avenir parce que le refus des Palestiniens de reconnaître le droit inaliénable des Juifs Israéliens à vivre dans un État juif sou­verain est toujours aussi tenace depuis 1947, année où l’O.N.U. proposa la création en Palestine de deux États indépendants, l’un pour les Juifs, l’autre pour les Arabes Palestiniens.

“Les Palestiniens ne cessent de clamer qu’ils veulent mettre fin à l’occupation israélienne de la Cisjordanie et au contrôle répressif qu’Israël exerce sur leur vie. Cette revendication des plus légitimes est compréhensible. Mais quand on leur rappelle que le prix qu’ils devront payer pour mettre un terme à l’occupation israélienne est d’accepter la partition de cette Terre entre les Juifs et les Arabes, à savoir que les Juifs auront leur propre État, Israël, et les Palestiniens auront aussi leur propre État souverain, la Palestine, ils rejettent vigoureusement cette requête. Ce refus farouche des Palestiniens est la principale cause de ce conflit, qui perdure depuis plus de cent ans. Les Palestiniens ne souhaitent toujours pas payer ce prix pour dénouer une fois pour toutes le noeud gordien du contentieux qui les oppose à Israël.”

Selon Einat Wilf, beaucoup d’Israéliens sont résolument convaincus que lorsque les Palestiniens disent qu’ils sont favorables à la solution de deux États, ça signifie tout simplement que ces derniers sont favorables à l’idée de créer un État arabe en Palestine et un deuxième État arabe sur le Territoire d’Israël.

La colonisation de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est par Israël n’est pas le principal écueil qui entrave sérieusement l’avancée des négociations entre Israéliens et Palestiniens, comme ne cessent de le claironner les Palestiniens, estime Einat Wilf.

“La principale raison du blocage des pourparlers de paix est le refus tou­jours aussi catégorique des Palestiniens d’accepter l’idée, très réelle, de l’existence d’un État juif souverain sur la Terre ancestrale du peuple juif.”

Il est grand temps que les États-Unis et l’Union Européenne cessent d’exer­cer des pressions uniquement sur Israël pour qu’il fasse des concessions aux Palestiniens, croit Einat Wilf.

Si les Gouvernements occidentaux considèrent que les colonies juives sises en Cisjordanie sont un obstacle à la paix, ils devraient considérer également que la revendication irréaliste du “droit au retour” des Palestiniens assombrit aussi les perspectives de paix, dit-elle.

“Ne nous leurrons pas! Ce “droit au retour” en Israël revendiqué avec beaucoup d’insistance par les Palestiniens signifie que ces derniers n’acceptent toujours pas l’idée de deux États pour deux peuples.”

“Dans le contexte actuel, je ne vois pas comment les deux parties pourront parvenir à l’entente finale que le Secrétaire d’État américain, John Kerry, appelle de tous ses voeux: régler une fois pour toutes les questions les plus litigieuses du conflit israélo-palestinien -les frontières, le problème des réfugiés palestiniens, les colonies juives en Cisjordanie, le statut définitif de Jérusalem…- afin d’aboutir à une Paix complète et viable. Ce serait un vrai miracle! Dans cette région tumultueuse du monde, plusieurs fois sainte, des mi­racles se produisent parfois. Mais mon scepticisme est nourri par les réalités ardues avec lesquelles les Israéliens et les Palestiniens doivent composer quotidiennement” dit cette observatrice chevronnée de la scène politique israélienne.

Cette Conférence à été organisée par Dan-Michaël Abécassis, Président du Centre Hillel-Section Université de Montréal et Myriam Azogui-Halbwax, Directrice adjointe au Centre Consultatif des Relations Juives et Israéliennes (C.E.R.J.I.) en collaboration avec l’Association des étudiants en Science politique et l’Association des étudiants en Économie et Science Politique de l’Uni­versité de Montréal.Les extraits sont rapportés part Elias Levy, reporter chez  »The Canadian Jewish News (CJN) »

Souhail Ftouh& Elias Levy

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