Liyahou Haddad, Juif tuniso-israélien tué par un homme musulman en août 2022 et son meurtrier
Liyahou Haddad (aussi nommé Eyal/Eliahou/Yvan), Juif d’origine tunisienne tué en Seine-Et-Marne le 19 août 2022 est la dernière victime de cette antisémitisme musulman qui frappe la France. L’homicide aurait été commis par un suspect musulman. L’inquiétude est renforcée par le silence entourant cette affaire depuis 13 jours du crime.
Bien que Haddad soit originaire de Djerba, sa famille vit maintenant à Beer Sheva, en Israël. Haddad avait également la nationalité israélienne.
Haddad, 44 ans, a été assassiné à Longperrier, en Seine-et-Marne, par un homme musulman qu’il hébergeait, identifié comme étant Mohamed Dridi. Celui-ci a avoué l’avoir tué avec une hache et tenté de brûler et d’enterrer le corps. Le meurtre a été prémédité. La barbarie subie, meurtre à la hache, visage brûlé et tentative d’ensevelissement confirmant le caractère haineux et antisémite. Le caractère antisémite de ce meurtre ne pourrait être passé sous silence.
Le tueur s’était rendu à la police et avait déclaré aux policiers que Haddad lui devait 100 euros et qu’il ne les avait pas donnés. Le meurtrier, ressortissant tunisien, effectuait du gardiennage dans la maison de la victime, handicapé.
La police dit avoir trouvé dans le Facebook du tueur des éléments donnant à penser que cet homme « s’est auto-radicalisé, crachant sa haine sur la France ‘à maudire’ et sur les ‘sionistes’ ».
M. Haddad était très impliqué dans la religion et allait très régulièrement au cimetière de Pantin pour y faire la prière.
Le député français Meyer Habib a déclaré qu’il y avait encore « de nombreuses zones d’ombre dans cette affaire » mais que le meurtre faisait l’objet d’une enquête par les autorités françaises, et qu’il « faisait confiance à la justice du pays pour faire la lumière sur cette terrible affaire ».
Habib a déclaré que la famille de Haddad lui avait demandé d’aider à rapatrier son corps en Israël pour qu’il y soit enterré dès que possible. Suite aux protestations de la communauté juive face à la brutalité du meurtre et à l’apparente motivation antisémite, les autorités françaises ont fini par réagir officiellement – tardivement – par un communiqué du procureur de la République.
Yonathan Arfi, président du CRIF, a tweeté que son organisation « exprimait sa pleine solidarité à la famille de [Liyahou] Haddad ».
Arfi a déclaré espérer que davantage d’éléments soient rapidement mis à disposition et a exhorté à ce que « toutes les pistes soient explorées à ce stade, y compris la possibilité du facteur aggravant de l’antisémitisme ».
Joël Mergui, président du Consistoire de Paris, a tweeté que le « meurtre épouvantable [de Haddad] nous bouleverse. L’enquête devra rechercher avec soin et lucidité les motivations de ce crime y compris l’éventuelle circonstance aggravante d’antisémitisme ».
Manel Msalmi, conseiller aux affaires internationales du Parlement européen, a tweeté : « Ce n’est pas la première fois qu’un Juif est assassiné par son voisin. Nous condamnons cet acte barbare et criminel et nous appelons à la justice pour [Liyahou]. »
Le Congrès juif européen a appelé les autorités françaises « à enquêter et à faire la lumière sur les véritables motivations de l’agresseur [de Haddad] ».
Le député Yamina Yomtob Kalfon a exprimé sur Twitter son « indignation suite à ce nouveau meurtre antisémite d’un Juif en France ».
Le grand rabbin de Tunisie a exigé que les autorités françaises jugent l’homme musulman qui a assassiné Liyahou Haddad.
« Nous avons été horrifiés d’apprendre le meurtre d’un fils de notre ville de Djerba, Liyahou [Haddad], fils de Michael, qui a été assassiné par un monstre en France. Nous demandons au gouvernement français de traduire le meurtrier en justice, de mener une enquête transparente et d’engager des poursuites totales contre ce meurtrier misérable afin d’éviter des incidents similaires », a déclaré le grand rabbin de Tunisie, Chaim Bitan, qui siège également à la Conférence des rabbins européens.
L’antisémitisme islamique
Cette attaque de nature fondamentalement antisémite nous rappel que des années d’incitation à l’antisémitisme parmi les dirigeants musulmans en France entraînent de plus en plus d’incidents d’attaques contre des Juifs.
Le phénomène se retrouve encore ces dernières années dans la population arabe de France, en dépit des traités de paix signé avec Israël. Deux Juifs ont été tués en France plus tôt cette année, prétendument dans des attaques antisémites.
Vers la fin du mois de mai 2022 , un procureur français a déclaré que René Hadjaj, 89 ans, qui avait été poussé par la fenêtre du 17e étage par un voisin, avait peut-être été tué parce qu’il était Juif. Le 17 mai, son voisin de 51 ans a été arrêté, mais les enquêteurs ne l’ont pas initialement inculpé de crime raciste.
En février 2022, des proches de Jeremy Cohen, un Juif français de 31 ans décédé après avoir été renversé par un tramway dans la ville de Bobigny, près de Paris, ont déclaré que sa mort n’était pas un accident, mais le résultat d’une agression, alors qu’il fuyait.
Initialement, sa mort avait été signalée comme celle d’un « piéton écrasé », mais des séquences vidéo diffusées par la famille de Cohen ont montré les instants qui ont conduit à sa mort et ont indiqué que l’incident aurait pu être déclenché par une agression. Dans la vidéo, Cohen est vu être agressé par plusieurs membres d’un large groupe avant de s’enfuir et d’être heurté par un tramway venant en sens inverse.
Derrière ce rejet musulman de France, on trouve un déluge d’images dénigrantes et répugnantes des Juifs et du judaïsme, tant dans les médias arabes d’État que dans les médias privés , les publications populaires ou universitaires, les images de la télévision, les caricatures et dans les enregistrements de religieux qui ont depuis longtemps aboli toute frontière entre antisionisme et antisémitisme.
L’avalanche d’images venimeuses, orales et visuelles, s’étend en Europe ; il est aussi puissant dans des pays soi-disant « modérés » comme l’Égypte que dans des nations arabes ouvertement hostiles comme l’Irak, la Libye et la Syrie.
Dans les doctrines islamiques, les Juifs sont décrits comme des démons et des assassins, des gens odieux et abominables à redouter et à éviter. Ils sont invariablement considérés comme la source de tous les maux et de toutes les corruptions, les auteurs d’un ténébreux et permanent complot visant à infiltrer et à détruire la société musulmane afin à terme de prendre le contrôle du monde.
L’objectif n’est pas simplement de délégitimer moralement Israël en tant qu’État juif et entité nationale au Moyen-Orient, mais également de déshumaniser le judaïsme et le peuple juif en tant que tels. Aucun observateur un tant soit peu au fait de ce flot de haine qui atteint actuellement de nouveaux sommets dans la diffamation ne peut douter qu’il ne soit profondément et totalement antisémite.
Le prétexte fort léger d’« antisionisme » avancé par certains pour légitimer leur haine envers les juifs constitue une véritable insulte à l’intelligence de tout individu raisonnable. Comme le fait observer Hillel Halkin : Israël est l’État des Juifs, le sionisme est la conviction que les Juifs doivent avoir un État. Calomnier Israël, c’est calomnier les Juifs. Souhaiter qu’il n’ait jamais existé ou qu’il cesse d’exister, c’est souhaiter détruire les Juifs(1).?
La France fait face à une forte augmentation de la violence visant ses quelque 500 000 Juifs, la plus grande communauté d’Europe, en plus des attaques djihadistes de ces dernières années.
Le meurtre de Sarah Halimi, une femme de 65 ans jetée par sa fenêtre en 2017, avait déclenché un tollé national.
Le meurtre de Halimi a suscité une indignation particulière après que le tueur, drogué, qui avait crié « Allahu akbar » (« Dieu est le plus grand » en arabe), ait évité le procès après qu’un juge a déterminé qu’il n’était pas pénalement responsable de ses actes.
Cela a incité le président français Emmanuel Macron à demander une modification de la loi pour garantir que les individus soient responsables des crimes violents qu’ils commettent sous l’influence de drogues. Cet amendement a été adopté en décembre 2021.
En 2018, Mireille Knoll, 85 ans, a été brutalement poignardée lors d’une attaque par deux hommes qui auraient recherché des « trésors cachés » dans son appartement parisien.
Les autorités françaises font fait l’objet de nombreuses critiques pour ne pas avoir reconnu la nature antisémite de ces crimes commis contre des Juifs dans le pays et ne pas avoir poursuivi les agresseurs de façon appropriée. Les ravages provoqués par l’antisémitisme arabe qui, n’était pas stoppé, ne pouvait qu’entraîner la France plus loin dans la voie de l’autodestruction.
Souhail Ftouh
(1).Bernard Lewis, Semites and Antisemites, New York, Londres, Norton, 1986, p. 286. (Sémites et Antisémites, Fayard, 1987, p. 336.)