L’Europe d’aujourd’hui se classe dans les premiers rangs, par son laisser faire, au renoncement devant les dictatures mais aussi par la complicité dans la révision des faits de l’histoire au Proche Orient. La manipulation de l’histoire est devenue dans cette région une arme stratégique dans le conflit contre l’État d’Israël.

À l’occasion de la 28e commémoration du massacre de Sabra et Chatila, une délégation européenne s’est rendue au camp palestinien de Bourj el-Chémali « en signe de solidarité. »

La délégation a été reçue par le responsable du Front démocratique pour la libération de la Palestine (FDLP), Abou Ihab, et par un certain nombre de dirigeants dont le représentant de l’Autorité palestinienne au Liban, Abdallah Abdallah.

Dans un mot de remerciement, Abou Ihab a salué « l’attitude solidaire de la délégation européenne envers les deux peuples libanais et palestinien, dans leur lutte contre le terrorisme et les massacres israéliens, en particulier celui de Sabra et Chatila, de Cana et de Jennine ».

L’enjeu n’est pas de savoir pourquoi cette délégation européenne s’est rendue au camp, mais de comprendre comment de pareilles inepties et mensonges puissent passer aussi facilement dans les esprits de ces belles âmes européennes ?

Il faut dire que le cas de Sabra et Chatila est cas d’école, car il illustre parfaitement le mécanisme de la désinformation et de la manipulation de l’opinion publique qui colorie aujourd’hui toutes les informations concernant le conflit israélo-palestinien.

Concernant les faits, à l’époque, cette atrocité – notons-le – qui ne suscita pas la moindre réaction dans le monde arabe. En revanache l’opinion israélienne est indignée à l’idée que ce bain de sang ait pu se dérouler sous le regard indifférent de ses forces armées. De 350.000 à 400.000 manifestants sont décendus crier leur sentiment d’horreur le 28 septembre 1982 à Tel-Aviv. C’etait la plus grande manifestation de protestation (elle regroupe 10% de la population) que le pays ait connu avant l’assassinat de Monsieur Rabin.

Ni Elie Hobeika ( le premier en image ) commandant en chef des milices sous la direction duquel s’est déroulé la tuerie, ni son adjoint Samir Geagea ( le second en image) ni aucun des exécutants directs du massacre n’ont jamais été inquiétés à propos de cette monstrueuse tuerie, que ce soit par la justice libanaise ou par quelque autre juridiction étrangère (1).

En 1982 Elie Hobeïka, en ce temps-là, était le chef du « Deuxième bureau » (service de renseignement) des Forces libanaises chrétiennes, dirigées par Bachir Gemayel, qui lui, venait d’être élu président du Liban et aussitôt assassiné.

Entre le jeudi 16 septembre 1982 et le samedi 18 septembre 1982 des membres des Phalanges chrétiennes libanaises massacrèrent des palestiniens et des libanais musulmans dans les quartiers de Sabra et Chatila, à Beyrouth (2). Les Phalangistes entendaient se venger ainsi de l’assassinat de leur chef, Bachir Gemayel, qui venait d’être élu président du Liban (3).

Le massacre de Sabra et Chatila (les estimations du nombre des victimes varient, selon les sources, entre 700 et 1500 morts) s’inscrivait dans le cadre génerale d’une guerre civile libanaise qui, en quinze années de combats, fit environ 150 000 morts, des atrocités étant commises par toutes les parties.

Les prétendues «responsabilités israéliennes», dans le massacre de Sabra et Chatila, en 1982, sont restées vaines. Les Israéliens présents sur le toit du poste de commandement ne pouvaient savoir ce qui se passait dans les camps .La responsabilité directe du massacre repose donc entièrement sur les Phalangistes, et eux seuls.

Le dirigeant phalangiste Elie Hobeika, chef des services de renseignements des forces libanaises, a dirigé en personne le massacre de Sabra et Chatila. Hobeika était à cette époque un agent syrien opérant au sein des forces chrétiennes libanaises.

Ariel Sharon, alors ministre de la Défense en Israel, avait donné des ordres fermes à Elie Hobeika d’éviter tout débordement. Ce dernier, en relation secrète avec les Syriens à l’époque aurait agi sous l’instigation de la Syrie afin de mettre les Israéliens sous pression.

Certes les responsables israéliens auraient dû prévoir les conséquences meurtrières d’une entrée des Phalanges dans les camps palestiniens, mais les vrais responsables et auteurs du crime sont les membres des Phalanges chrétiennes libanaises.

Le seul reproche à l’égard d’Israël, semblerait être la responsabilité indirecte. En fait, le massacre a déjà commencé 16 septembre, à 18 heures. Mais personne ne le sait hors des camps sauf les officiers phalangistes, qui suivent les opérations sur leur téléphone de campagne.Peu après, des militaires israéliens surprennent, sur le téléphone des phalangistes, des conversations qui éveillent leur inquiétude quant au comportement des miliciens chrétiens à l’intérieur des camps.

Jusqu’au matin du samedi 18 septembre, les Phalangistes sont toujours dans Sabra et Chatila. On découvre alors que les Phalangistes ont tué, outre des combattants palestiniens, des civils en grand nombre.

Des employés de la Croix-Rouge et des journalistes arrivent sur place, et informent le monde entier. Menahem Begin apprend tout cela le samedi au soir, en écoutant la BBC. Il alerte aussitôt Ariel Sharon et Raphaël Eytan, qui lui disent que les atrocités ont cessé et que les Phalangistes ont été retirés des camps. Mais il est trop tard. Le monde entier pointe déjà un doigt accusateur vers Israël.

Les témoignages de soldats israéliens réunis dans le documentaire d’Ari Folman Valse avec Bashir indiquent que des informations partielles et confuses sur des exactions commises par les Phalangistes parviennent alors aux forces israéliennes, mais que ce n’est qu’après la fin du massacre que celui-ci sera perçu dans son ampleur.

À ce jour, une seule enquête officielle a été menée, celle de la commission israélienne dirigée par le juge Itzhak Kahane, président de la Cour suprême, rendue publique en février 1983. Il en ressort que l’organisation chrétienne des Forces libanaises porte seule la responsabilité directe du massacre.

Lors de la 108e réunion de l’Assemblée générale des Nations unies, les événements furent reconnus comme étant un massacre à grande échelle et un acte de génocide (4).

La légende d’une resposabilité israélienne visant à organiser un massacre de civils a été ainsi largement diffusée où elle fait partie d’un discours diabolisant qui vise les Israéliens et les Juifs en général.

Elie Hobeika, le principale invistigateur de ce massacre n’a jamais été inquiété par la justice libanaise. Le  » Boucher de Sabra et Chatila  » a meme poursuit par la suite une carrière politique au Liban, à une époque où le pays etait placé sous le strict contrôle de la Syrie.Il sera notamment membre du Parlement libanais, et membre du gouvernement. Il ne sera jamais interrogé par la justice libanaise.

Cependant, cet agent syrien étant devenu trop gênant pour Damas, il meurt dans un attentat à la voiture piégée devant son domicile de Beyrouth, le 24 janvier 2002. L’enquête sur son assassinat a été bloquée par les services libanais de la justice placés sous la coupe des Syriens.

Du long cortège de tueries qui a marqué le conflit libanais, la vision « politiquement correcte » ne voyait hélas qu’Israel est responsable de ces évenements .Mais pour la seconde boucherie (bilan : 500 morts, tous des civils) qui s’est déroulée au Liban en 1985 dont les miliciens chiites d’Amal sont les coupables, comme les tueurs etaient arabes et musulmans, on n’évoquera jamais ce crime-là.

L’Union européenne, qui manque toujours de visibilité au Proche-Orient, n’a pas à mettre son nez dans la région, ni à accuser Israel sur la base d’opinions pré-établies. L’Europe qui est devenue otage la la vision palestinienne ingore que la lecture bisaisée des évenements ne peut que perpetuer la haine entre juifs et arabes et entraîner un nouvel embrasement de la région. L’Europe arabisée ou qui est en passe de l’être ingore aussi nourrir cette tyrannie de la ‘victimitude’ auprés des palestiniens trouve un écho favorable dans les médias extremistes de cette région, toujours en quête d’une grande cause à défendre.
Signalant enfin qu’au moment ou la délégation européennne était au Liban dans le camp palestinien de Bourj el-Chémali « en signe de solidarité » avec les palestiniens , dans un autre camp au liban , les meme palestiniens commettent au nom de ‘ ‘ la cause ‘ ‘ un carnage « entre frères ».

Au camp palestinien de Aïn el-Héloué un incident a dégénéré cette semaine, en échange de tirs d’armes légères au camp palestinien en face de la clinique de l’UNRWA. L’incident a opposé un chef palestinien Raëf Hammoudi et son beau-frère Mohammad Hlayhel au dénommé Abou Habchi, membre du groupuscule Sobhi Abou Arab. Allez donc compter les victimes qui sont tombés dans le camp Aïn el-Héloué. En dehors du camp un passant Nabil Saadé a été blessé à la jambe et transporté à l’hôpital.

C’est vrai que dans cette région les voisins d’Israel s’égorgent entre eux, on les voit à l’oeuvre régulièrement avant et aprés Sabra et Chatila, mais dès qu’il s’agit de « taper » sur Israël, les gogos occidentaux se mettent à hurler.

Ftouh Souhail, Tunis

(1) Au contraire, Hobeika a poursuivi une brillante carrière, siégeant au Parlement comme député et participant à divers gouvernements en qualité de ministre jusqu’à son assassinat en 2002. Quant à Samir Geagea, il a effectivement été condamné à mort (peine qui fut commuée en détention à perpétuité en 1996) avant de retrouvé la liberté en 2005 suite à une loi d’amnistie votée en sa faveur.
(2) Les Phalanges libanaises un parti politique libanais fondé en 1936 par Pierre Gemayel connu sous le nom des Al Kataëb Al Lubnaniyya. Les Phalanges adoptent une structure organisée et paramilitaire qui se heurte à plusieurs reprises aux forces gouvernementales. L’essentiel de membres de ce parti sont chrétiens.
(3) Bashir Gemayel est assassiné le 14 septembre 1982 dans un attentat à la bombe.
(4) http://www.un.org/documents/ga/res/37/a37r123.htm

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