Le phénomène urbain a transformé en profondeur les rapports entre les hommes, l’habitat et la nature. L’émergence et la croissance des grandes métropoles, les développements croissant de ses infrastructures sont venus bouleverser les rapports entre nos vies, les espaces urbains, ruraux et la biodiversité dans son ensemble. L’agriculture urbaine est à l’ordre du jour, plus que jamais, car c’est l’un de secteurs le plus prometteurs en terme de capacité à ré-inventer le lien entre la terre et les hommes dans une voie de partage, de collaboration, de rencontre.

La Ville de Tel-Aviv développe une politique très environnementale, car pour les Israéliens pas de sionisme sans un retour bio à la ‘Terre promise’. En effet « le vrai sionisme » exige que : « chaque juif doit apporter quelque chose à la terre d’Israël son grain de sel pour le Tikkun Olam (la ‘réparation du monde’, un des objectifs de la Torah, selon la tradition juive liturgique, exégétique et kabbalistique-Ndlr). Très surprenant, Gaza aussi s’inspire de cette aventure écologique sioniste israélienne.

Tel Aviv, métropole touristique de la côte israélienne, est un modèle 

A cet égard, Tel-Aviv ville du High-tech, avec ses 22% d’habitants qui pratiquent l’agriculture urbaine, est exemplaire dans la region du Proche-Orient. D’autres villes sont en pointe en Asie comme Singapour avec ses SkyGreens, fermes verticales, ou en Amerique Brooklyn Grange à New York, le plus grand potager sur toit au monde.

L’an dernier, l’association israélienne pour l’agriculture urbaine, a ouvert une petite serre agricole juste en face de la place du théâtre Habima. en collaboration avec la municipalité de Tel Aviv. L’objectif: apprendre à faire pousser des fruits et légumes comestibles chez soi afin de les consommer directement une fois arrivés à maturité…

L’association propose trois fois par semaine différents modules destinés à vous donner la main verte. De l’apprentissage théorique de la culture hydroponique jusqu’à la pratique tout est mis en œuvre pour pouvoir préparer son propre petit potager. Idéal pour tous ceux qui désirent manger Bio uniquement. Mais si la visite de la serre est gratuite, ces petits cours de botanique, eux, ne le sont pas, et chaque leçon vous coûtera entre 90 et 100 shekels.

Sur place, l’association vend également des graines pour plus de 50 fruits et légumes différents. D’autres points de ventes se développeront dans Tel-Aviv, nous vous les communiquerons. L’agriculture urbaine est un domaine qui a pris beaucoup d’ampleur ces dernières années et le gouvernement israélien tente d’encourager et de développer l’infrastructure alimentaire urbaine. Le principal objectif de cette démarche et de réduire le gaspillage et la crise alimentaire et d’apporter de la nourriture de qualité à la population.

A Tel Aviv, un centre commercial installe une ferme sur son toit

Ici une nouvelle ferme urbaine a été installée sur le toit d’un centre commercial : plusieurs variétés d’herbes aromatiques, des légumes verts et plus de 10 000 plants de laitue y sont cultivés chaque mois. Cette incroyable exploitation agricole permet de produire assez de légumes pour nourrir des milliers d’habitants : 10 000 plants de laitue et 17 variétés de légumes verts et herbes aromatiques y sont cultivés.

Avec ce concept, l’objectif est triple : révolutionner l’agroalimentaire, court-circuiter la chaîne de distribution pour supprimer les émissions polluantes liées aux transports et éradiquer le gâchis alimentaire.

Cette ferme urbaine fait partie intégrante du programme « Green in the city », mis en place par la ville, et dont le but est d’introduire ce type d’exploitation au cœur des grandes agglomérations. Pédagogique, la ferme intègre un espace dont l’objectif est d’apprendre aux clients à faire pousser des fruits et légumes chez eux. Un stand a été mis en place pour vendre les légumes cultivés sur le toit.Le stand rencontre un tel succès que les stocks doivent être réapprovisionnés 4 fois par jours. Les salades, légumes verts et herbes sont cultivés hors-sol.L’exploitation urbaine s’étend sur une surface de 2 500 m².

Faire vos courses en cueillant vos légumes sur place, cela vous paraît utopique ? C’est pourtant ce que propose une start-up israélienne  qui a installé une véritable serre dans une grande surface sur son toit.Les clients du supermarché peuvent y cueillir des légumes et herbes aromatiques qui ont poussé sur place et sans utilisation de pesticide.

Le toit du Dizengoff Center abrite le projet le plus écologique de Tel-Aviv

C’est un projet très osé qui se déroule au coeur de Tel Aviv : la transformation du toit du Dizengoff Center en serre géante et innovante. C’est là qu’un groupe d’israéliens a lancé Green in the City, un système d’agriculture urbain totalement dépourvu de terre.

Laitue, basilique ou encore tomates et menthe, tout ce qui est cultivé sur le toit du Dizengoff Center a une particularité : n’avoir jamais touché un centimètre de terre. Et pour y arriver, Green in the City a mis au point un système de culture hydroponique (désolé du gros mot) qui utilise un mélange d’eau et de produit naturel comme seul terreau de plantation.

Grâce à ce système, ce sont plus de 10 000 têtes de plantes et végétaux divers qui sont cultivés chaque mois sans pesticide ni aucun engrais synthétique. Ils sont ensuite vendus aux restaurants et commerces de Tel Aviv mais également via un stand de self-service placé à l’une des entrée du Dizengoff Center. Là, les passants peuvent se servir et payer directement dans une boite mise à leur disposition sans qu’aucun vendeur n’intervienne dans l’échange. Cette initiative a pour but de promouvoir l’agriculture urbaine accessible aux habitants des villes. Des workshops et des conférences sont régulièrement organisés sur le toit du Dizengoff Center pour transmettre leurs savoir faire au plus grand nombre.

 

 

Tel-Aviv encourage les citoyens pour cette agriculture urbaine

L’agriculture urbaine est un secteur en pleine effervescence a Tel-Aviv qui accompagne le quotidien de plusieurs  personnes et qui suscite la curiosité de nombreux adeptes. Diverses initiatives ont mené à la création de jardins collectifs et les gens sont souvent invités à y participer. La ville  encourage  les citoyens, les entreprises et les organismes à partager des espaces à cultiver. La ville encourage les habitants à contribuer à la création de nouveaux espaces verts, cultivables et communautaires. Elle invite les citoyens israéliens à former des communautés de jardiniers bien informés en participant à l’entretien, au design et à la gestion de jardins collectifs urbains. Bientôt des robots vont contribuer dans tous ces efforts en Israël.

En plus de fournir des aliments frais et de qualité aux citadins, l’agriculture urbaine a de multiples autres retombées pour la ville et ses habitants. D’un point de vue environnemental, cette pratique peut contribuer à améliorer la qualité de l’air, réduire les îlots de chaleur, protéger la biodiversité et diminuer les eaux de ruissellement. Sur le plan économique, elle permet de diminuer le prix du panier d’aliments et commence même à générer des emplois. Par son intégration à l’aménagement urbain, elle permet de regénérer des secteurs dévitalisés en plus d’embellir le paysage urbain. À tout cela s’ajoute la convivialité qu’elle installe entre les gens.

 

 

 

 

En voulant s’approprier les toits, pour la mise en place de jardins, le mouvement de l’agriculture urbaine joue aussi un rôle pour la biodiversité. Les toits verts sont des refuges pour la biodiversité urbaine.Évoluant dans un environnement marqué par de nombreuses zones ombragées, des surfaces asphaltées, et des espaces de culture restreints, le fermier urbain ne manque pas de défis !

Dans certains cas,un permis est requis pour la construction ou la transformation d’un bâtiment. Comme il fait partie du système de couverture d’un toit, le toit végétalisé doit se conformer aux exigences de la loi. Les demandeurs de permis peuvent être des intervenants en construction (professionnels – architectes, ingénieurs, etc. –, fabricants et installateurs de toits verts) ou les propriétaires de bâtiments qui doivent embaucher des professionnels pour concevoir et réaliser leur projet de toit vert. Tout demandeur peut obtenir une copie de ce guide technique au comptoir des permis de la ville. La culture en serre sur le toit d’un immeuble ajoute un étage et un usage à un bâtiment. En plus de devoir se conformer aux lois de la construction, ce type de projet doit également respecter les dispositions pertinentes des règlements d’urbanisme de la ville.

 

 

L’agriculture urbaine ne permettra jamais d’atteindre une autosuffisance alimentaire pour de grandes villes au vu des surfaces potentiellement cultivables. Cependant, elle pourrait devenir, d’ici quelques années, le mode de culture le plus économique et le plus rentable, notamment en termes d’énergie et de transport dans un contexte d’énergies fossiles toujours plus chères. Ce sont dans les villes que se trouvent à la fois les bouches à nourrir et la main-d’œuvre disponible, ce qui fait de ce mode d’agriculture un gisement d’emplois non négligeable à l’échelle israélienne. Avec le coût élevé des produits et un problème de proximité des points de service, l’accessibilité de l’offre alimentaire représente un défi de taille selon Manna Center Program for Food Safety & Security at Tel Aviv University

L’agriculture urbaine connaît un fort engouement en Israel : serres ou jardins sur les toits, cultures intérieures, entreprises de production à proximité, ne sont que quelques exemples de ce mouvement qui invite les israéliens à repenser leurs systèmes alimentaires des villes. Cependant, afin de permettre l’émergence de projets durables, l‘accès aux connaissances techniques, scientifiques et économiques devient crucial pour les différents promoteurs de l’agriculture urbaine en Israël.

L’information fiable dans ce secteur devient un enjeu majeur nous confirme Lavi Kushelevich qui est un entrepreneur dans le domaine de l’agriculture urbaine. Il est le fondateur de l’Urban Farming Corporation LTD (CC) et participe à divers projets et initiatives visant à créer des modèles économiques, sociaux et environnementaux via l’agriculture urbaine en Israël. Il est titulaire d’un BA en économie et développement durable de l’IDC à Herzliya et vit à Tel Aviv.

Souhail Ftouh 

 

 

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