Le processus verra l’armée passer de mesures défensives plus passives à une doctrine de sécurité qui éloignera les habitants de Gaza de la frontière.

Par Hugh Fitzgerald, Frontpage Magazine

L’attaque surprise de 3 000 agents du Hamas, qui ont franchi les défenses à la frontière entre Gaza et Israël et ont fini par violer, torturer et assassiner 1 200 Israéliens et par kidnapper 260 autres qui ont été ramenés à Gaza, est constamment présente dans l’esprit de tous les Israéliens, mais surtout dans celui des stratèges de Tsahal qui doivent veiller à ce qu’une telle catastrophe ne se reproduise plus jamais.

Les échelons supérieurs de l’establishment de la défense israélienne sont largement responsables des failles de sécurité du 7 octobre, mais tout le monde sait que ce n’est pas le moment, en pleine guerre, de s’occuper de cette question litigieuse.

L’armée israélienne a élaboré des plans pour trouver des moyens nouveaux et plus efficaces de défendre les villes frontalières d’Israël.

Par Amir Ben Shalom, Times of Israel, 21 mars 2024 :

Les commandos du Hamas de la ville de Khuza’a à Gaza ont envahi le kibboutz Nir Oz, à moins de 2 km de là, le 7 octobre. Ils ont laissé derrière eux un kibboutz démoli, baignant dans le sang de 38 victimes tuées, emmenant 77 otages avec eux.

Pour s’assurer que de telles horreurs ne se reproduisent jamais, l’armée est en train de revoir fondamentalement la manière dont elle défend les villes les plus proches de Gaza.

Selon une source de défense bien placée, l’armée abandonnera les mesures défensives passives au profit d’une doctrine de sécurité qui éloignera les habitants de Gaza de la frontière, ainsi que d’une force renforcée le long de la clôture, activement engagée dans la sécurité des villes israéliennes.

Les FDI ont localisé un « tunnel d’approche » qui commence à la première ligne de maisons à Khuza’a et mène à la barrière frontalière avec Israël.

Israël estime qu’il existe des centaines de tunnels d’approche près de la frontière entre Israël et Gaza, destinés à permettre aux terroristes d’organiser une attaque surprise contre la clôture.

Israël ne se contentera pas de détruire systématiquement chacun de ces « tunnels d’approche » qui commencent sous les maisons gazaouies les plus proches de la frontière et serpentent ensuite jusqu’à la clôture frontalière.

Il adoptera également une politique de bombardement constant des nouveaux tunnels dès qu’ils seront détectés.
Dans le passé, les FDI ont simplement laissé les tunnels tranquilles, convaincues qu’elles savaient où ils se trouvaient et qu’elles pourraient les détruire à l’avenir.

Ce n’était pas la bonne méthode. Comme l’a montré le Hamas, il peut organiser des attaques surprises trop rapidement pour que les FDI puissent réagir à temps – comme cela s’est produit lors des attaques en surface du 7 octobre.

Le risque d’invasion à partir de Gaza est à la base de la nouvelle doctrine de défense. Celle-ci comprendra une zone tampon d’un kilomètre à l’intérieur de Gaza et une ligne d’avant-postes militaires construits le long de la clôture et à côté des communautés proches de la frontière, promettant une présence militaire massive et une réponse immédiate aux menaces.

Les Israéliens prévoient de créer une zone tampon à l’intérieur de Gaza, en la débarrassant de tous les bâtiments, arbres, rochers et autres obstacles imaginables, de sorte qu’il ne restera plus qu’un champ plat et dégagé d’un kilomètre de profondeur. Si le Hamas tente de traverser cette zone pour pénétrer en Israël, ses agents pourront être la cible de tirs nourris.

Les Israéliens prévoient également de jalonner la frontière de nombreux autres avant-postes militaires – positionnés à intervalles fréquents, juste à côté des communautés (kibboutzim et villes) de la frontière gazaouie, que les FDI sont déterminées à protéger.

Ces avant-postes nécessiteront le stationnement de beaucoup plus de soldats de Tsahal que ceux qui étaient stationnés dans la poignée d’avant-postes sous-équipés utilisés avant le 7 octobre, avant-postes qui ont été rapidement envahis par le Hamas et dont les quelques soldats et policiers des frontières qui les occupaient ont été tués.

Outre les effectifs, la puissance de feu sera également renforcée. L’armée envisage de stationner un grand nombre de drones d’attaque dans la région, donnant aux soldats à la frontière la possibilité de déployer une puissance aérienne avant que l’armée de l’air ne puisse arriver…..

Il s’agit également d’une nouveauté : le stationnement de drones directement à la frontière, où ils peuvent être utilisés immédiatement pour attaquer les agents du Hamas depuis les airs, sans attendre l’arrivée des avions israéliens.

Par le passé, l’armée israélienne a utilisé des drones pour attaquer des entrepôts d’armes en Syrie, afin de détruire les armes que l’Iran livre à la Syrie pour les réexpédier au Hezbollah au Liban.

Désormais, les drones seront également utilisés à la frontière, pour attaquer les unités du Hamas qui tentent de pénétrer en Israël au sol, avant que des frappes aériennes ne soient déclenchées.

La « défense de la frontière » est désormais une « offensive », avec plus d’effectifs et de puissance de feu dans des avant-postes beaucoup plus nombreux qu’avant le 7 octobre, des avant-postes qui seront construits directement sur la frontière.
Les Gazaouis seront repoussés à un kilomètre de la frontière avec Israël.

Le réseau de surveillance comprendra des équipements plus avancés, qui permettront à Tsahal de surveiller les mêmes zones sous différents angles en même temps.

Enfin, il y aura des unités spéciales de combat composées de réservistes ayant une expérience des forces spéciales, qui vivront déjà dans les villes frontalières ou les kibboutzim. Et tous les tunnels que le Hamas commencera à construire seront rapidement détruits.

Voilà ce que Tsahal a prévu pour la frontière avec Gaza. Espérons que cela suffira à assurer la sécurité de cette frontière ensanglantée.

Source: https://unitedwithisrael.org/idf-updates-defense-strategy-for-israeli-towns-along-gaza-border/

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