Hammam-Chatt. 1e octobre 1985, 10h20. (Photo Armée de l’air israélienne)

Ce samedi 1 octobre 2011 marque le 26 anniversaire de « l’Opération Jambe de bois », un raid de l’Israeli Air Force qui a visé un objectif distant de 3 000 kilomètres sur des bases palestiniennes en Tunisie.

L’Opération Jambe de bois (ou Mivtza Regel Etz en hébreu) est le nom de code donné au raid de l’armée de l’air israélienne survenu le 1er octobre 1985 qui visait le quartier-général de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) à Hammam Chott.

Nous sommes en 1985, le principal adversaire d’Israël fut qui tire sur les villes israéliennes à partir de Beyrouth mettant en danger les populations civiles au nord d’Israël. Le refus de l’OLP de cesser les tirs de Katiouchas à partir de camions mobiles spécialement équipés à cet effet, en direction d’Israël pendant plusieurs semaines fait monter les tensions dans la région.

De son côté, l’armée israélienne se retrouve obligé de mener une opération défensive dans les camps palestiniens du Liban sud, qui a accueil majoritairement plusieurs milices libanaises.

Le premier ministre israélien de l’époque est Menahem Begin tandis que Rafael Eitan est le chef d’État-major de Tsahal et Ariel Sharon, le ministre de la Défense. L’armée israélienne a perdu 670 soldats lors de l’Opération Paix en Galilée, au cours duquel l’armée israélienne envahit le sud du Liban à partir du 6 juin 1982 dans le but de faire cesser les attaques palestiniennes de l’OLP basée au Liban.

Entre temps, le chef terroriste palestinien et 4 000 de ses partisans quittèrent le Liban sur des bâtiments grecs protégés par la marine française. Le 30 août 1982, en pleine intervention israélienne contre les bases terroristes palestiniennes situées au sud-Liban, Yasser Arafat a installé son quartier général dans la ville de Borj Cédria tout près de Tunis où il vit constamment sur ses gardes.

La Tunisie a offert sciemment une partie de son territoire à des terroristes pour agir contre une autre nation. Yasser Arafat est venu jusqu’ici pour installer l’état-major militaire de l’OLP. C’est bien dans une zone urbaine à Hammam Lif (à 35 km au sud de Tunis) que le quartier général de l’Organisation terroriste palestinienne a trouvé refuge. Le chef de l’organisation Yasser Arafat a pensé qu’il va trouver un refuge tranquille en Tunisie en installant une base extra-territoriale de l’OLP à partir de laquelle elle mène ses opérations de terrorisme contre des civils israéliens .

L’un des objectifs de l’Opération Jambe de bois visait la liquidation d’un groupe de Palestiniens réfugié en Tunisie sous la direction de Yasser Arafat. Cette opération est intervenue en réponse à l’assassinat de trois Israéliens à Chypre.

Le 25 septembre 1985, trois civils israéliens étaient assassinés sur leur yacht au large de la côte chypriote. L’unité d’élite de l’OLP, la Force 17, revendique l’attaque. Le cabinet israélien décide alors immédiatement de répondre à cette provocation et choisit de viser les bureaux de l’OLP à Hammam Chott (au sud de Tunis).

Le 1er octobre, à 7 heures du matin, 10 F-15 Eagles décollent en direction de la Tunisie (2 d’entre eux ne sont pas chargés de bombes et sont chargés de l’escorte) pour une mission longue visant un objectif distant de 3 000 kilomètres.

Arafat a encore une fois évité la mort, le 1er octobre 1985, lorsqu’un avion de chasse israélien F-15 bombarde le siège de l’OLP à Tunis où devait se tenir un meeting entre les dirigeants du mouvement, meeting auquel Arafat arrive malheureusement en retard.

Les avions ne trouvent aucune opposition pour les empêcher de pénétrer l’espace aérien tunisien et de bombarder le quartier-général de l’OLP en bord de mer d’où Arafat est absent (car se recueillant sur la dépouille de l’ancien ministre tunisien Abdallah Faret).

Israël revendique la mort d’une soixantaine de terroristes de l’OLP dont des dirigeants de la Force 17 et précise avoir cherché à éviter toute victime civile. (En effet aucune victime civile tunisienne n’était atteinte). Néanmoins Israël a été fortement critiqué par l’opposition tunisienne pour avoir mener cette opérations militaire ciblé.

La Maison Blanche approuve le jour même de l’attaque, le raid israélien en le qualifiant de « légitime contre des actes de terrorisme. ».

Le président Reagan a déclaré que les nations avaient le droit de commettre des actes de représailles contre les terroristes.

Le porte-parole de la Maison Blanche, Larry Speakes, avait déclaré que « par principe, une réponse appropriée à des actes de terrorisme est un acte légitime d’autodéfense. »

Mahmoud Mestiri, numéro deux de la diplomatie tunisienne, a demandé, le 2 octobre, aux États-Unis de « reconsidérer leur position négative et inattendue vis-à-vis de cette agression, position qui est en contradiction avec la loi et la morale. »

Répondant à la demande, Washington finit par réviser son jugement. Tout en exprimant sa « compréhension » envers l’opération israélienne présentée comme une « expression d’autodéfense »

Le gouvernement de Bourguiba, a très vite saisie le Conseil de Sécurité pour obtenir un texte de résolution condamnant Israël. Des négociations sont rapidement entamées. Un texte a été adopté par quatorze voix avec l’abstention des États-Unis.

Outre la condamnation de l’attaque, Le texte adopté demande des compensations financières pour les dommages subis par la Tunisie et exige des États membres des mesures pour éviter la répétition de cette agression.

Cette résolution ne manque pas de provoquer une réaction d’hostilité de la part d’Israël qui, dans une déclaration du 21 novembre considère le texte comme « totalement inacceptable » et, en particulier, rejette « l’usage impropre des termes acte d’agression et acte d’agression armée. »

En décembre, la Tunisie présente à l’ONU un rapport détaillé sur les dégâts causés par le raid israélien. Dans un rapport de 127 pages, élaboré par une commission d’enquête spéciale constituée par le gouvernement, la Tunisie avance le chiffre de 68 morts (50 Palestiniens et 18 Tunisiens) et 5 432 125 dinars de dégâts matériels.

Le gouvernement tunisien se réserve « le droit de réclamer des dommages et intérêts pour violation de sa souveraineté et atteinte à son développement économique et social » compte tenu du fait que, selon la commission, il est impossible d’évaluer l’ampleur du préjudice subi. Toutefois, la partie de la résolution estimant que la Tunisie a droit à « des réparations appropriées suite aux pertes en vies humaines et aux dégâts matériels dont elle a été victime » restera lettre morte.

Après 26 ans de cet événement, nous pouvons dire qu’il est dommage qu’on refuse toujours clairement de reconnaître le besoin d’Israël à se défendre, mais de l’autre côté on ne pourrait exiger des palestiniens l’arrêt des violences, aussi aveugles soient-elles.

Les diplomates arabes ont eu coutume de parler de  » VICTIMES  » pour les Palestiniens arabes. Se sont-ils un seul instant intéressé au sort des Israéliens qui subissent d’innombrables traumatismes occasionnés par le terrorisme palestinien ?

Ici nous pouvons dire au point de vu juridique que le concept de légitime défense existe depuis bien longtemps et a été dûment défini par la jurisprudence et le droit international. En effet, l’article 51 accorde à un État membre le droit naturel de légitime défense dans le cas précis où il est « l’objet d’une agression armée ».

Lorsque l’état-major militaire de l’OLP a été attaqué, Israël était en pleine guerre avec l’OLP hors du Liban Sud, région qui est utilisée comme base pour lancer des attaques contre le territoire israélien.

La Force 17, à laquelle on a imputé l’attentat de Lanarca, était visée par le raid de l’armée de l’air israélienne survenu le 1er octobre 1985 à Hammam Chott.

L’OLP avait donc une base extra-territoriale en Tunisie à partir de laquelle elle mène ses opérations de terrorisme. La Tunisie est devenue en quelque sorte une base militaire contre un autre pays souverain à l’ONU. Après avoir quitté le Liban, Yasser Arafat a choisit un autre pays arabe, la Tunisie, pour y installer le quartier général de l’OLP.

UN pays ne peut prétendre à la protection de sa souveraineté lorsqu’il offre sciemment une partie de son territoire à des terroristes qui vont agir contre d’autres nations, et c’est exactement ce qui s’est passé en l’occurrence.

La position d’Israël était clair sur ce point : « La Tunisie savait fort bien ce qui se tramait dans cette base extra-territoriale, la planification qui s’y faisait, les missions qui étaient lancées à partir de ce siège et l’objet de ces missions, à savoir des attaques répétées contre mon pays et contre des civils innocents partout dans le monde… Aucun gouvernement ne saurait prétendre à la protection de sa souveraineté quand il fournit de telles installations, spécialement quand elles sont consacrées à des activités dirigées contre l’Etat qui doit se protéger […]. Si donc la question de la proportionnalité est soulevée, nous devons tenir compte non seulement des milliers de victimes déjà tombées mais encore des milliers d’autres victimes qui tomberont », (4 octobre 1985)

Je voudrais, pour en finir, dire que nous apprécions une chose chez les israéliens. Une chose parmi d’autres qui mérite le respect : Israël n’est pas comme les pays arabes qui envoient les soldats contre leurs populations.

Veilleurs infatigables sur leur pays, les israéliens, refusant tout compromis relatifs quand à la sécurité de leurs citoyens. C’est pour cela vraisemblablement que tous les grands succès historiques des israéliens sont passés par Tsahal.

Ftouh Souhail

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