Des personnalités arabes, israéliennes et européennes ont convenu lors d’une conférence parrainée par l’Union européenne de faire face à la menace du terrorisme de l’Iran et de ses milices pour la sécurité du Moyen-Orient, de soutenir les sanctions économiques à son encontre et de travailler à briser le système de soutien financier et logistique de ces milices en Irak, en Syrie, au Liban et au Yémen, et à assécher les ressources du régime iranien dans les banques occidentales.

Cela a eu lieu lors d’une vidéoconférence sous le titre « La menace iranienne contre la paix et la sécurité au Moyen-Orient » parrainée par l’Union européenne et à laquelle ont participé des représentants des Émirats arabes unis, de l’Irak, du Yémen, de Bahreïn et d’Ahwaz, sous la présidence du député italien Fulvio Marcello. Des personnalités israéliennes étaient présentent comme Eli Hazan ,conseiller affaires étrangères au parti du Likoud, Foad Ahmad ,ancien conseiller à la présidence en Israël et Dr Ana Berko ancienne parlementaire israélienne au Knesset.

La menace du terrorisme iranien et l’influence perturbatrice des milices armées dans un certain nombre de pays de la région soutenus par Téhéran étaient au centre de la conférence.

Autodétermination des Ahwazis


Dans leurs interventions lors de la conférence, Fulovio Marcello, membre du Parlement européen, a souligné la nécessité pour les pays décisionnaires du Moyen-Orient de soutenir la question d’Al-Ahwaz et le droit des Ahwazis, dont l’Iran occupe la région du sud-ouest du pays, de décider de leur propre destin.

Il a ajouté que l’Union européenne, sous la direction de son ministre des Affaires étrangères Josep Borrell, suivra la question de l’arrestation des dirigeants du mouvement de lutte ahwazi, de son président, Habib Gabr, et d’un certain nombre de ses camarades détenus au Danemark et aux Pays-Bas, expliquant qu’à la lumière de cela, une délégation de parlementaires se rendra au Danemark pour enquêter sur les faits à cet égard.

Pour sa part, Mme Manal Msalmi, une conseillère de l’Union européenne, a affirmé la légitimité de la question ahwazi et le droit des ahwazis à obtenir leur indépendance, notant qu’elle éclairera plus largement cette question au Parlement européen afin de la faire connaître davantage. Elle a indiqué que le processus de paix au Moyen-Orient exigeait des efforts concertés de tous afin de sauver le peuple ahwazi du terrorisme iranien.

À son tour un parlementaire, bahreïni Bu Hassan, a souligné les dangers du soutien de l’Iran aux cellules terroristes dans son pays, mettant en garde contre le rôle de sabotage de l’Iran dans la région. Il a souligné que l’Iran occupe un pays arabe qui dépasse la superficie de la Jordanie, se référant à la région de l’Arabistan, notant que c’est la meilleure preuve de la tentative de l’Iran de dominer les pays arabes et de les occuper petit à petit.

Quant au Dr Khalaf Al-Kaabi, chef du Comité des relations extérieures du Mouvement arabe de lutte pour la libération d’Ahwaz, il a appelé les pays arabes et européens à défendre la question d’Al-Ahwaz qui constitue 85% de l’économie iranienne actuelle.

Pour sa part, le Dr Abdul Razzaq Al-Shammari d’Irak, chef du Rassemblement contre l’expansion iranienne, a souligné la présence de milices iraniennes dans son pays et leur danger pour parvenir à l’hégémonie iranienne sur l’Irak puis la région. Il a attribué la raison de la détérioration des conditions politiques, économiques, sécuritaires, éducatives et de service en Irak à l’ingérence flagrante de l’Iran dans ce pays et à sa domination sur sa richesse et ses capacités.

Concernant le soutien iranien à la milice houthie au Yémen, Omar al-Bayadh, membre du Conseil de la présidence du Conseil de transition sud du Yémen, a confirmé que le soutien et l’armement par l’Iran de cette milice ont conduit à l’effondrement de la situation au Yémen, soulignant qu’il n’y a pas de solution dans ce pays sauf en se débarrassant du régime iranien et de sa domination sur des pays de la région, en particulier le Yémen, qui, a-t-il dit, ne possède plus, sous le contrôle des Houthis, les éléments les moins essentiels à la vie humaine.

Assèchement des ressources financières de l’Iran dans les banques occidentales

La réunion s’est conclue par un accord sur un document de travail qui comprend une feuille de route pour faire avancer l’opinion publique européenne et clarifier la gravité des pratiques iraniennes dans la région et en Europe et des moyens de coopération pour resserrer les vis sur le rôle terroriste des dirigeants de Téhéran et soutenir les sanctions économiques à leur encontre en raison de leur impact direct sur la désintégration de l’organisation de soutien financier et logistique aux milices dans chaque pays d’Irak, de Syrie, du Liban et du Yémen.

Les participants à la conférence ont également convenu de «poursuivre la coordination pour mobiliser le plus grand nombre de pays régionaux et mondiaux pour s’opposer aux activités terroristes et agressives du régime iranien et pour demander justice pour les droits des peuples non persans dans la géographie politique iranienne, au premier rang desquels se trouve la question du peuple Ahwazi et l’obtention du soutien international pour l’équité des Ahwazis et leur accès à l’exercice de leur droit pour l’autodétermination sur leur terre arabe historique « , comme l’indique le document de travail.

La région de l’Arabistan occupé


Il est à noter que la ville d’Ahwaz est le centre de la région de l’Arabistan, que l’Iran appelle désormais « Khuzestan ». C’est une zone d’environ 15 millions d’habitants et est située géographiquement à côté de Bassora dans le sud-est de l’Irak et le sud-ouest de l’Iran.

Historiquement, Ahwaz était un émirat arabe qui jouissait de l’autonomie à l’époque du mandat britannique, mais les iraniens l’ont annexé en 1925 et ont exécuté son dirigeant, le cheikh Khazal Al-Kaabi, après la découverte de pétrole dans la région.

Depuis le contrôle de l’Arabistan par l’Iran, ses autorités ont mené des politiques discriminatoires à l’encontre de sa population arabe en matière d’emploi et de culture, les empêchant d’apprendre la langue arabe, de l’utiliser et de donner à leurs enfants des noms arabes. Elle a également suivi la politique de détournement de la région pour changer son caractère démographique. Elle a amené des milliers de familles collons d’agriculteurs persans dans la région depuis 1928. La découverte de pétrole là-bas a également conduit à l’installation de centaines de milliers de Perses dans l’Arabistan, ce qui a changé la démographie de la région.

Souhail Ftouh

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