Ce satellite de reconnaissance développé par Israel Aerospace Industries fournit actuellement à l’armée des images de haute qualité sur la ville d’Hudaydah et aux alentours, ville portuaire de l’ouest du Yémen sous contrôle des Houthis.
Les premières indications du satellite espion « Ofek-13» analysent les activités militaires aux alentours de Hudaydah alors que les Houthis, groupe yéménite soutenu par l’Iran, ont mené de multiples attaques de missile et de drone contre des navires en mer Rouge ces dernières semaines (1).
Israël a lancé avec succès ce satellite espion « Ofek-13 » dans l’espace en mars 2023. Ce satellite, le dernier d’une série d’outils d’observation israéliens dans l’espace, fournit à l’armée des images de meilleure qualité que ses prédécesseurs.
Le satellite ‘Ofek-13’ est un satellite d’observation [radar à synthèse d’ouverture] doté de capacités avancées. Israel Aerospace Industries a été le principal entrepreneur impliqué dans le projet. Les entreprises publiques israéliennes Rafael et Tomer ont produit les moteurs de lancement.
Depuis la base aérienne de Palmachim, l’unité de renseignement visuel 9900 et l’armée de l’air contrôlent les activités des Houthis qui agissent pour le compte des Iraniens.
Le satellite qui est exploité par la direction du renseignement militaire de Tsahal- l’unité 9900- montre bien que le groupe Houthi exploite les ports de Hodeida à des fins militaires.
Des images montrent aussi la présence physique affirmée de bases où sont stationnées des unités des Gardiens de la révolution et de la Force al-Qods (section spéciale des pâsdârân consacrée aux missions spéciales)
Avi Berger, le chef de l’unité spatiale du ministère de la défense, estime que l’Iran achemine également des armes, en particulier des missiles sol-air de longue et moyenne portées en pièces détachées. Selon lui Israël scrute avec attention ces manœuvres iraniennes et n’hésite pas à les perturber si ses intérêts sont susceptibles d’être menacés.
Israël fait partie du petit nombre de pays au monde qui exploitent des satellites de reconnaissance, ce qui lui confère des capacités avancées de collecte de renseignements.
Souhail Ftouh
(1) Cette zone est un lieu de passage obligé le long de la route maritime de l’océan Indien empruntée par les tankers pétroliers et les cargos à destination de l’Europe, du bassin méditerranéen et de l’Afrique, d’une part, et, de l’autre, de l’Asie. Le détroit de Bab el Mandeb, lien direct entre la mer Rouge et le golfe d’Aden, est une des voies maritimes les plus fréquentées avec un passage de l’ordre de 21 000 navires de commerce par an.?
Dans le cadre de la lutte contre la piraterie maritime, la Combined task force 151 (CTF 151), une coalition navale internationale sous commandement opérationnel américain, la CTF 456 de l’Eunavfor (opération Atalante) et la CTF 508 de l’Otan (opération Ocean Shield), auxquelles s’ajoutent des bâtiments russes, chinois, japonais, indiens ou malaysiens rattachés à la CTF 151. Dans celui de la lutte contre le terrorisme, on note la CTF 150, une coalition navale internationale sous commandement américain et dont la composante américaine est détachée de la Ve flotte (opération Enduring Freedom).Ces différentes forces bénéficient d’un soutien logistique à Djibouti qui accueille de l’ordre de 8 000 à 10 000 militaires des pays membres de l’OTAN et de ses alliés de circonstance.