Ce dimanche 28 janvier, les chefs d’État africains réunis au siège de l’Union africaine (UA), à Addis-Abeba, ont choisi le président rwandais, Paul Kagamé, comme successeur du président sortant de l’UA, le Guinéen Alpha Condé.

M. Kagamé, qui est un grand un ami de l’État juif, va maintenant diriger cette organisation d’États africains qui a compte actuellement 55 membres  après la réintégration du Maroc le 30 janvier 2017.

Chargé de réformer l’UA, le chef de l’État rwandais qui suscite l’admiration de Jérusalem prend la tête de l’institution pour un an et va avancer résolument dans la mise en œuvre de la réforme.

Paul Kagamé, qui peut compter sur l’appui israélien, s’est exprimer déjà  sur la réforme de l’UA en septembre 2017 à la Brookings Institution, un très influent centre de réflexion.

La nouvelle UA sera menée par une « troïka » composée de l’ancien, de l’actuel et du futur président de l’institution. Paul Kagamé a déjà commencé les travaux avec Alpha Condé et Abdel Fattah Al-Sissi.

Israel compte renforcer ses relations avec les dix États de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC). Neuf conseillers de M. Kagamé vont discuter cela avec les autorités israéliennes  et le cabinet McKinsey situé à quelques pas de la Maison-Blanche à Washington, D.C.

Sauf que on aimerait avoir moins de bavardages et plus de résultats pour qu’enfin, la voix d’Israël pèse dans l’UA. Car, en l’état actuel, l’organisation panafricaine est minée par des soucis de financement — encore dépendante de bailleurs internationaux à hauteur de 70 % —, et peine à faire jaillir des cinquante-cinq États membres une position commune.

L’équipe de Paul Kagamé va fonctionner en coopération avec des diplomates israéliens, mais les choses doivent rester invisibles. Il faut surtout travailler dans la plus grande discrétion. Ensemble, ils vont orchestrer le rapprochement du maximum de pays africains avec les positions de Jérusalem et s’efforceront de convaincre les chefs d’État réticents à laisser ce charismatique président rwandais marquer de son empreinte la coopération entre l’Afrique et Israël.

M.Paul Kagamé est très différent de tout ce que l’on peut voir chez les chefs d’État africains. Il est humble, travailleur. Il peut incarner avec Israël un rapprochement stratégique  dont le continent a besoin. Son équipe est très focalisée sur le business, ce qui peut donner des avantages considérables pour les pays africains qui vont s’ouvrir sur Israël.

Un vent nouveau soufflera donc sur l’UA avec M. Kagamé, veut-on croire au sein de l’élite du secteur privé africain. Celle qui se retrouve au Forum économique de Davos et prépare, depuis un an, cette réforme avec lui. A la fois penseurs d’une Afrique capitaliste et hommes d’affaires décomplexés, ses neuf conseillers viennent de la Banque africaine de développement, des Nations unies, des cabinets d’affaires israélo-américains.

Paul Kagamé veut renforcer la coopération entre l’Afrique et Israël

Des grands liens unissant le Rwanda et Israel. Le peuple juif avait connu le plus grand holocauste de l’histoire, eux, qui avaient connu peut-être l’un des plus récents sont très attachés a l’État Juif.

Lors d’une visite en Israël, en juillet 2017, le président rwandais Paul Kagamé a déclaré vouloir développer davantage la coopération entre les deux pays, dans des secteurs tels que la technologie, l’agriculture ou la sécurité.

« Israël continue à accroître ses engagements en Afrique. C’est une tendance très positive» , a estimé le président rwandais le 10 juillet dernier, après avoir rencontré Benyamin Netanyahu et le président israélien Reuven Rivlin. -photo-

Signe que leur relation est au beau fixe, Paul Kagame avait affirmé que la coopération entre l’État hébreu et les nations africaines avait « fleuri dans de nombreux domaines », dont la technologie, l’agriculture, l’énergie et la sécurité. « Nous avons hâte de renforcer notre coopération avec Israël », avait-t-il affirmé.

En 2014 et 2015, les deux pays avaient signé plusieurs accords de coopération. Dans le même temps, une ambassade du Rwanda a également ouvert à Tel-Aviv.

Israël considère le Rwanda comme un pays pivot dans sa stratégie de renforcement des liens diplomatiques avec le continent, qui ont longtemps été empoisonnés par la question palestinienne.

« Vous êtes pour nous le pont indispensable pour faire notre retour en Afrique, pas à pas », avait ainsi affirmé Benjamin Netanyahu à l’occasion de la visite de Paul Kagamé l’an dernier.

Preuve de cet intense activité diplomatique, le Premier ministre israélien avait assisté en juin 2017 à un sommet des dirigeants ouest-africains au Liberia. L’été 2016, il avait également effectué une tournée diplomatique dans quatre pays africains, dont le Rwanda. Des visites destinées entre autres à obtenir le soutien des pays africains dans les institutions internationales, où Israël est vivement critiquée pour les amis des palestiniens.

Souhail Ftouh

 

 

 

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