Des dizaines de personnes ont été arrêtées ce samedi en Iran lors d’une cérémonie d’hommage à une militante décédée mercredi 1er juin à la suite d’affrontements avec les forces de sécurité pendant les funérailles de son père, rapporte le site d’opposition Kaleme.

Les forces iraniennes ont procédé à des dizaines d’arrestations à Téhéran où plusieurs centaines de manifestants protestaient contre la mort de cette militante politique et féministe Haleh Sahabi. Mme Sahabi, fille de l’ancien opposant nationaliste Ezzatollah Sahabi, est décédée lors des funérailles de son père à Téhéran sous les coups de l’un des officiers.

Mme Sahabi été victime d’une crise cardiaque après une altercation avec les forces de sécurité qui avaient stoppé la procession funéraire et voulaient emporter le corps de son père pour le transporter au cimetière. Environ 500 officiers en tenue avaient été déployés pour l’occasion. Il y avait aussi en renfort des policiers en civil, mêlés à la foule. Le corps de son pére a été enterré en vitesse, et la famille et les proches ont à peine pu murmurer quelques prières.

Quand la cérémonie a commencé, les agents de renseignement ont alors décidé d’annuler la marche prévue dans la rue et de placer le cercueil directement dans un véhicule. Certaines personnes présentes à la cimitiére de Lavasan ont rapprorté que Haleh Sahabi pleurer et crier qu’on lui volait son père. Des heurts ont éclaté car la foule continuait de contester les méthodes des forces de l’ordre. Certains participants ont été battus pendant que les forces de sécurité iraniennes emportaient le corps d’Ezzatollah Sahabi.

Haleh Sahabi ait été frappée par des agents services de renseignements. Le corps de Haleh a été transféré dans sa maison de Téhéran tard dans la nuit du mercredi. Beaucoup d’officiers étaient présents le mercredi soir. Quelques heures avant sa mort, Haleh Sahabi s’était recueillie sur la dépouille de son père (Vidéo publiée par unity4iran sur Youtube).

Au bout de quelques heures, des agents en civils ont volé le corps de Haleh et l’ont enterré précipitamment. (Photo de la dépouille de Haleh Sahabi publiée sur Facebook, le 1 juin 2011)

Condamnée à deux ans de prison en 2009 pour sa participation aux manifestations contre la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad, Haleh Sahabi avait récemment bénéficié d’une libération provisoire en raison de l’état de santé de son père, Ezzatollah Sahabi. Décédé à l’âge de 81 ans des suites d’une hémorragie cérébrale, il était une figure de la dissidence iranienne. Jusqu’à sa mort, il a été le leader de l’alliance réformatrice, le parti nationaliste religieux. Emprisonné sous le régime du Shah, ainsi qu’après la révolution islamique de 1979, il a passé au total quinze ans de sa vie en prison.

Le département d’État américain a fait savoir qu’il considérait que les forces de sécurité étaient responsables de la mort de la militante et appelle le gouvernement iranien à ouvrir une enquête.

Ftouh Souhail

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