Le Service correctionnel israélien a terminé, cette semaine, la vaccination de ses détenus les plus à risque relativement à la COVID-19. Les détenus ont été logés à la même enseigne que tous les concitoyens et ils ont été vaccinés dans les mêmes conditions.

Au cours de cette première opération, le Service correctionnel avait commencé par inoculer les «détenus âgés et médicalement vulnérables» qui sont sous sa responsabilité. Au total, quelque 4600 prisonniers des geôles israéliennes ont été vaccinés à partir du mois de février.

Elles ont été offertes à tous les détenus sous la responsabilité du Service correctionnel, conformément à l’orientation du Comité consultatif national de l’immunisation en matière de priorisation. Toute la population carcérale a été intégrée dans cette compagne de vaccination. Seuls deux détenus sont décédés de la Covid-19.

En ces temps de pandémie, en prison, le masque est obligatoire dès qu’un détenu quitte sa cellule et pour toute personne extérieure entrant dans l’établissement, les parloirs sont maintenus avec un dispositif adapté, ainsi que les ateliers et les cours, souvent à distance. Les promenades sont maintenues en groupe réduit et unique, tout comme les activités physiques en plein air, mais les salles de sport sont fermées. Des campagnes de dépistage sont régulièrement menées.

Pour réaliser cette campagne de vaccination, le président Reuven Rivlin s’est prononcé contre l’ordre du ministre de la Sécurité publique Amir Ohana de ne pas vacciner les prisonniers pour le moment, déclarant que cela était incompatible avec les valeurs de l’Etat d’Israël et du judaïsme.

« Empêcher les personnes incarcérées de recevoir un traitement médical qui pourrait leur sauver la vie – que ce soit en raison d’une peine qui leur a été infligée par le tribunal ou d’une détention avant jugement – est incompatible avec nos valeurs, les valeurs de l’État, du judaïsme et de la démocratie », a déclaré M. Rivlin.

Soutenant la position du ministère de la Santé, Rivlin a demandé au ministre de la Santé Yuli Edelstein de veiller à ce que « la question soit résolue dès que possible », déclarant son importance « afin de maintenir la santé des prisonniers et du personnel de l’administration pénitentiaire ».

Le ministre de la Sécurité publique avait demandé que les vaccinations ne soient administrées qu’aux gardiens de prison, et non aux détenus, jusqu’à ce qu’un plus grand nombre d’Israéliens non incarcérés soient vaccinés.

Cette décision était en contradiction avec les directives du ministère de la Santé qui ordonne désormais que toutes les personnes de 55 ans et plus – à partir de 60 ans – y compris les prisonniers, reçoivent l’injection. Un certain nombre de vaccinations ont été spécifiquement réservées à cet effet. Le ministère de la Santé est chargé d’établir la politique nationale concernant les personnes à vacciner.

En outre, le bureau du procureur général avait déclaré à Ohana que l’ordre avait été donné « sans autorisation » – car seul le ministère de la Santé était autorisé à décider qui devait être vacciné – « et ne peut donc pas être maintenu ». En réponse à l’ordre du ministre de la Sécurité publique, cinq groupes de défense des droits de l’homme ont demandé à la Cour suprême de justice d’annuler cette décision.

La pétition, déposée au nom de l’ACRI, Physicians for Human Rights – Israel, Adalah, HaMoked et Rabbis for Human Rights, demande au Service des prisons israéliennes de « vacciner toute la population carcérale conformément à la priorité de vaccination fixée par le ministère de la Santé, en mettant l’accent sur les prisonniers âgés de 60 ans et plus et ceux qui appartiennent à un groupe à haut risque », ont déclaré les organisations dans un communiqué commun.

« Selon des sources professionnelles, les prisonniers sont une population à risque et des mesures doivent être prises pour les vacciner en parallèle avec les populations à risque en général », indique la pétition. La pétition demande également que l’administration pénitentiaire « empêche de donner la priorité à la vaccination du personnel pénitentiaire sur celle des prisonniers ».

Des gardiens de prison portant des vêtements de protection à titre préventif contre le coronavirus, vus lors du transport d’un prisonnier suspecté d’être atteint du coronavirus au centre médical Shaare Zedek à Jérusalem.

La pétition était accompagnée d’un avis médical de l’Association des médecins de santé publique de l’Association médicale israélienne qui disait « Les prisonniers doivent être traités comme une population captive. Dans le cadre de COVID-19, cette population est considérée comme une population à risque, à la fois en raison de problèmes de santé préexistants et des conditions de surpopulation qui augmentent le risque d’infection et de mortalité ».

Selon l’association médicale, « l’État d’Israël a l’obligation éthique de fournir les vaccins à la population carcérale ».

Israël poursuit actuellement sa campagne de vaccination et administre des secondes doses du vaccin contre le coronavirus de Pfizer.

Souhail Ftouh

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