C’est en Israël que  Son Altesse Sheikha Moza bint Nasser, l’une des trois épouses de l’ancien Émir du Qatar, a choisi de se faire opérer. Cela aurait dû être un secret bien gardé selon Dreuz. info.

Une clinique de chirurgie esthétique en Israël, aurait reçu la Cheikha Moza, la mère de l’Emir du Qatar. Elle est vraisemblablement en période de convalescence dans la ville de Haiffa après une intervention opérée par le professeur Yehuda Ullmann, directeur du département de chirurgie plastique du campus de santé Rambam.

L’Information a été révélée par Irina Tsukerman , avocate américaine spécialiste en matière de droits de l’homme, de sécurité nationale, soucieuse de promouvoir des relations interculturelles et dont les nombreux articles de fond traitant de ces sujets sont publiés dans un grand éventail de publications et souvent repris par des médias arabes.

C’est grâce à une fuite venue de l’entourage de Tzipi Livni – avocate de formation, devenue femme politique israélienne, ayant occupé des postes dans divers gouvernements dont ceux de vice-Premier ministre et ministre de la Justice de 2006 à 2009, retirée de la vie politique l’an dernier- qu’Irina Tsukerman a appris que la Cheikha Moza avait choisi Israël pour une opération de chirurgie esthétique.

Elle met alors en ligne sur Twitter une vidéo dans laquelle elle interpelle sans concession celle qui est de fait la reine mère qatarie. Elle note en préambule qu’elle dépense des fortunes pour acheter des médias, des milices terroristes et pérenniser le nom du Qatar. Lui rappelant que nous sommes tous mortels et qu’en dépit de ses opérations de chirurgie esthétique, y compris en Israël qu’elle haït tant, elle vieillit, Irina Tsukerman lui demande ce que sera l’héritage qu’elle laissera  pour le Qatar, avec sa soif de dépenses dispendieuses en matière de chirurgie esthétique ou d’immobilier de par le monde. Un message rude mais parfaitement fondée. Qui sera salué comme tel par un grand nombre de ses abonnés sur ce réseau social. Arabes y compris (1).

Le choix de Israël va de soi quand on connaît l’excellence israélienne dans les domaines de la médecine ou du high-tech. Opération en toute discrétion, ce que l’on peut comprendre. Mais, là où le bât blesse, c’est que l’on connaît la haine viscérale que porte le petit émirat immensément riche, sur lequel règne désormais l’un de ses fils, à l’État hébreu et aux Juifs. Fait à la fois sidérant, compte tenu de la haine viscérale qatarie de l’État hébreu et des Juifs, mais aussi révélateur de l’immense hypocrisie de nombre de dirigeants arabes, pourtant hostiles à Israël, dont on sait qu’il leur arrive de se faire soigner ou de faire soigner leurs proches en Israël. 

Cheikha Moza, qui dirige une fondation au budget de plus de 15 milliards de dollars a été opérée dans la clinique du professeur Yehuda Ullmann à Haifa. 

Formé aux États-Unis et en Israël à l’instar de la plupart de ces confrères, le professeur Ullmann ( en photo) est docteur de la Faculté de Médecine du Technion– Israel Institute of Technology à Haifa et aussi de l’Eastern Virginia Medical School in Norfolk aux USA.

Le Dr Yehuda Ullmann est le directeur par intérim du Département de chirurgie plastique et de l’unité des brûlures au Campus de soins de santé Rambam. Il est également le fondateur et directeur de l’Aesthetic Plastic Service à Rambam et professeur agrégé de chirurgie plastique à la Faculté de médecine Ruth & Bruce Rappaport de l’Institut technologique Technion-Israel.

Dr Ullmann est aussi chef d’unité dans le département de chirurgie plastique et reconstructive au Rambam Medical Center à Haifa, le principal hôpital universitaire dans le nord d’Israël. Ce chirurgien, qui est aussi un chargé d’enseignement clinique à la Faculté de Médecine au Technion de Haifa, est très connu dans son domaine.

Le Dr Ullman a reçu son doctorat en médecine de la Faculté de médecine du Technion en 1981. Il se spécialise principalement dans les chirurgies esthétiques du visage, du sein et de l’abdomen, les brûlures, la chirurgie dermatologique et la reconstruction d’anomalies congénitales pédiatriques, telles que la fente labiale et palatine. Ses intérêts de recherche concernent principalement l’injection de graisse, la cicatrisation des plaies, les traumatismes et les procédures au laser.

Il a à son actif plus de 120 articles scientifiques originaux de base et des articles scientifiques cliniques (y compris la recherche fondamentale et clinique) et neuf chapitres de livres. Il a été président de la Société israélienne de chirurgie plastique et esthétique de 2009 à 2011. Il est actuellement président du Syndicat des médecins de Rambam et vice-président de l’Organisation des médecins employés par l’État.

Dans le très chic clinique ultradesign du professeur Ullmann, spécialiste en chirurgie plastique réparatrice et esthétique, il accueille des patients de l’Europe entière – France, Belgique, Suisse, Espagne ou Italie – et parfois des pays du Proche Orient et du Canada.Les étrangers représentent de 25 à 30 % de sa clientèle.

Après avoir été un précurseur dans la région – c’est en Israël qu’a été créée la première clinique esthétique au Moyen Orient dans les années 1970- l’État Juif est longtemps apparu en avance rapport à d’autres pays dans la région comme le Liban, surtout pour les opérations pratiquées sur les transsexuels, dont Tel-Aviv s’était fait une spécialité dans les années 1990 et 2000. Aujourd’hui, la clientèle est massivement féminine et le secteur en plein boom.

L’Emirat demeure soumis à un régime autoritaire dominé par une famille qui monopolise les postes de pouvoir. La situation des femmes, auxquelles la Constitution garantit une égalité de droit, se caractérise dans les faits par de nombreuses discriminations. Le code de la famille, qui autorise la polygamie, prévoit en outre que la femme doit « l’obéissance d’usage » à son mari, sans l’autorisation duquel elle ne peut à priori pas travailler. La liberté de la presse fait encore l’objet de graves violations.

Étrangère au clan Al-Thani, cheikha Moza est considérée par certains comme l’instigatrice du coup d’Etat mené par son mari qui a marginalisé certaines branches de la famille. 

Souhail Ftouh

(1) Seule note discordante à ce jour, un Tweet de Marc Owen Jones, Professeur assistant en Études sur le Moyen-Orient à Doha, spécialiste de la région ayant passé son enfance à Bahreïn. Il est intéressant de constater qu’il critique la forme de la vidéo mais ne dit rien du fond.

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