La commémoration de l’anniversaire de l’occupation d’Al-Ahwaz est une occasion de dénoncer la politique de discrimination et le nettoyage ethnique, et toutes les violations systématiques exercé par l’Iran contre les minorités arabes dans ce pays. Les souffrances du peuple Ahwazi et les violations visant à effacer et à enterrer l’identité et la culture arabe sont ignorées par les médias.

Le 20 avril de cette année, les Ahwazi commémorent l’occupation des forces iraniennes de la région arabe d’Al-Ahwaz en 1925, tandis que le soulèvement ahwazi du 15 avril 2005 représente l’une des dates de la lutte contre les politiques répressives du régime iranien.

C’est en 1908 que du pétrole a été découvert dans la région. En 1925, Reza Khan, le chah d’Iran, a envahi ce qu’on appelait alors l’émirat d’Ahvaz, avant de renverser le souverain arabe de la région et d’annexer ses 330 000 kilomètres carrés en 1934. Les terres ont été confisquées par l’État à leurs propriétaires arabes puis transférées au gouvernement.

En Iran, et depuis l’invasion militaire d’Al-Ahwaz en 1925 les minorités arabes ont été soumises à une politique de discrimination et au nettoyage ethnique, et à des violations systématiques de leurs droits fondamentaux. ils ont été marginalisés en matière d’éducation, d’emploi, de logement et d’accès aux études supérieurs et aux fonctions politiques.

Cette minorité Ahwazi, qui représente plus de 8 pour cent de l’ensemble de la population iranienne, se trouve confrontée à une stratégie complètement planifiée pour enterrer et effacer l’identité et la culture arabe.

Les politiques d’occupation du régime iranien vise à changer la démographie en faveur des non-Arabes à Al-Ahwaz. Le régime iranien planifie de déplacer plus des deux tiers de la population des Arabes Al-Ahwaz pour les remplacer par des colons persans ou des membres de nationalités non perses.

Discrimination à l’égard des minorités Ahwazi .

Depuis fort longtemps, les autorités iraniennes infligent persécutions et discriminations aux membres de la communauté arabe ahwazie.

Les six millions d’Arabes ahwazi qui peuplent la province du Khouzestân au sud-ouest du pays sont victimes d’une politique d’assimilation forcée et de répression.

Dans les régions où vivaient les minorités Ahwazis, la pauvreté ne faisait qu’accroître, ses habitants n’ont pas d’accès à l’eau potable, l’électricité, ni aux services de santé bien que la région soit l’une des plus riches en ressources de tout le territoire iranien .

A titre d’exemple l’enseignement primaire et secondaire continuaient d’être assurés exclusivement en persan, ce qui contribuait à un taux d’analphabétisme d’échec et d’abandon scolaire très élevé notamment chez les filles.

Cette répression n’est pas seulement économique et culturelle, elle touche aussi les activistes des droits de l’homme qui dénonçaient les violations de leurs droits, ils sont souvent arrêtés de façon arbitraire, torturés et autrement maltraités, emprisonnés à l’issue de procès d’une iniquité flagrante et parfois condamnés à mort.

A la prison de Karoon au Khouzestân, sont détenus plus de 6 000 prisonniers politiques ahwazi, dont certains depuis plus de trente ans.

Une conférence a été organisée par le mouvement de lutte arabe pour la libération d’Ahwaz et le PPE le 30 janvier 2020 pour faire la lumière sur la question d’Ahwaz et aussi celle des minorités kurdes. L’un des conférenciers Habib Jabor, président de l’organisation ASMLA et Saleh Kamrani, avocat iranien azerbaïdjanais et défenseur des droits humains détenu à la prison d’Ervin en 2006 parce qu’il a défendu l’azerbaïdjanais iranien, ce qui l’a empêché d’exercer sa profession et de défendre les droits de l’homme et la liberté d’expression .

Les 10 et 11 novembre 2019, les habitants d’Ahwaz, de Chadegan et Kout-e-Abdollah (province de Khouzistan dans le sud-ouest de l’Iran), sont descendus dans les rues pour protester contre le meurtre suspect du poète ahwazi Heidari. Terrifié par le développement des protestations, le régime des mollahs a forcé la famille de M. Heidari à l’enterrer en secret, n’autorisant la présence que de quelques proches.

L’Iran est le pays le plus oppressif du Moyen-Orient. Les manifestations de masse contre les mollahs fascistes se poursuivent depuis près de deux ans. Au moins 45 personnes ont été tuées et environ 2 500 manifestants ont été arrêtés. Le peuple iranien a souffert pendant plus de quatre décennies. L’Iran est aujourd’hui au bout de 40 années de pouvoir du fascisme religieux.

Des milliers d’opposants iraniens déterminés dédient toute leur vie au combat contre le régime de Téhéran. Et ils n’attendent qu’une chose: la chute des autorités au pouvoir en Iran, engagé dans un bras de fer acrimonieux avec Washington, plongé dans une crise économique provoquée par les sanctions, secoué en novembre par une vague de contestation et aujourd’hui frappé par le nouveau coronavirus.

Si un renversement du régime iranien semble une tâche ardue, l’optimisme règne, car il reste une source d’espoir pour les Iraniens de libérer un jour leur pays du joug de la dictature théocratique.

Les années précédentes, la politique de complaisance était la tendance dominante. Le régime des mollahs en a beaucoup profité et le peuple iranien en a souffert. 

L’occupation iranienne détient des centaines de militants ahwazis qui se trouvent dans les sombres centres de détention de Sbidar et Shaiban.

Le jour du prisonnier d’Al-Ahwaz, les Ahwazis assurent le soutien aux familles des détenus dans les prisons et camps de détention de l’occupation iranienne

Al-Ahwaz exprime sa fidélité aux prisonniers et détenus qui se sont sacrifiés au nom de l’arabité du pays

Al-Ahwaz commémore le vingt-avril de chaque année, la « Journée des prisonniers d’Al-Ahwaz », en tant que journée nationale pour soutenir les prisonniers dans les prisons et les camps de détention iraniens.

À cette occasion, une série d’activités et de prises de position solidaires sont organisées avec les prisonniers, pour rappeler leur lutte nationale pour la fin de l’occupation et leurs efforts pour obtenir la liberté du peuple Ahwazi.

Al-Ahwaz a commencé à faire revivre cette occasion, depuis 2018, et a été choisi le 20 avril, en raison de l’anniversaire de l’occupation d’Al-Ahwaz, pour souligner le lien étroit entre un peuple et les familles des prisonniers de l’occupation. Ces prisonniers qui ont choisi les voies du sacrifice et de la rédemption pour la libération de leur pays, et hisser la bannière d’Al-Ahwaz dans le ciel de la patrie.

Cette occasion survient, cette année, après trois semaines de soulèvement dans la prison d’Ahwaz occupé, où des manifestations ont éclaté dans la prison de Speedar au centre d’Al-Ahwaz, et dans la prison centrale de la ville de Shaiban, dans la banlieue d’Ahwaz, et à la prison d’Abadan, après que les autorités d’occupation aient ignoré leurs demandes de libération provisoire, en raison de l’épidémie du coronavirus, du manque de séparation des contaminés parmi eux, et de la fourniture d’un traitement approprié pour eux, au milieu des craintes d’une liquidation physique délibérée ou en les exposant à cette grave épidémie.

Selon Amnesty International, des balles réelles et des gaz lacrymogènes ont été tirés sur les prisonniers ahwazis, tuant 36 détenus, en blessant 120 autres avec des brûlures, ainsi que la suffocation avec de la fumée, l’asthme et des problèmes respiratoires pour certains.

Et les autorités d’occupation iraniennes ont suivi ces crimes contre les prisonniers et détenus ahwazis, avec des punitions collectives et la pratique des actes de torture les plus sévères, privant les patients de traitement et empêchant les familles et les visites des familles des prisonniers de vérifier leur famille.

À cela, les autorités d’occupation ont mené des campagnes de raids et d’arrestations contre des dizaines d’Ahwazis, dans la ville d’Al-Falahiya, Koura et Al-Sous, et les arrestations ont touché les garçons Ahwazi de seize ans, sans accusation spécifique, et ont refusé de révéler à leurs familles les lieux de leur détention.

Le jour du prisonnier d’Al-Ahwaz, le peuple assure son soutien aux familles et détenus dans les prisons et les camps de détention de l’occupation, et ils louent leurs sacrifices pour la fierté, la dignité et l’arabisme d’Al-Ahwaz.

Souhail Ftouh

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